A trois mois de la tenue de l’élection présidentielle prévue le 23 décembre 2018, l’avenir politique de la République Démocratique du Congo (RDC) se joue, depuis le 12 septembre dernier, à Bruxelles (Belgique) où se réunissent les principaux leaders de l’opposition. Tous candidats à la présidentielle, les opposants négocient pour la désignation d’un candidat unique de l’opposition.
Félix Tshisekedi (candidat de l’UDPS), Moïse Katumbi (candidat de la plate-forme Ensemble, mais non autorisé à déposer sa candidature), Jean-Pierre Bemba (candidat du MLC, mais invalidé par la CENI), Adolphe Muzito (candidat de la plate-forme Nouvel Elan, mais invalidé par la CENI) et Vital Kamerhe (candidat de L’UNC), sont les cinq leaders de l’opposition qui se sont retrouvés dans la capitale belge.
Le débat entre les cinq acteurs politiques a tourné autour de neuf points, à savoir : Le rejet de la machine à voter imposée par la CENI en violation de la loi électorale ; le nettoyage du fichier électoral afin d’identifier et extraire les plus ou moins dix millions d’électeurs enrôlés sans empreintes digitales; la mise en œuvre immédiate des mesures de décrispation politique conformément aux dispositions de l’Accord de la Saint Sylvestre (libération des prisonniers politiques, le retour des personnalités politiques exilées, notamment les cas emblématiques traités dans le rapport sur la décrispation politique conduit par les évêques de la CENCO, réouverture des médias et l’accès aux médias publics, liberté de manifestation, fin des tracasseries policières et administratives contre les opposants); la participation effective des candidats exclus ou invalidés pour des raisons politiques afin d’assurer la tenue d’élections inclusives, l’accréditation et le déploiement des observateurs des instances internationales Organisation des Nations Unies (ONU), (Union Africaine (UE), Communauté Economique pour le Développement de l’Afrique Australe (SADC), Organisation Internationale pour la Francophonie (OIF) et autres; l’assistance de la communauté internationale, à savoir les Nations unies, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la SADC et la CIRGL, sur le plan politique, financier et matériel pour organiser des élections inclusives dans la paix; le déploiement d’une force régionale de la SADC pour sécuriser le processus électoral, les candidats et la population; la participation effective de la MONUSCO au processus électoral pour le transport du matériel et la logistique et la restructuration et l’audit de la CENI conformément au prescrit de l’accord de Saint-Sylvestre.
Dans leur communiqué final, les cinq leaders de l’opposition ont indiqué que si ces conditions n’étaient pas respectées la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et le Gouvernement seront « tenus responsables du chaos et des conséquences auxquelles conduira l’organisation d’une parodie d’élection ».
Trois points cruciaux
De tous les neufs points, trois étaient au centre des discussions entre les cinq opposants, notamment le rejet de la machine à voter, le dossier des électeurs sans empreintes, mais surtout la désignation du candidat unique de l’opposition qui devrait faire face à Emmanuel Shadary, le dauphin de Joseph Kabila.
Sur ce dossier, l’opposition fera son choix entre quatre candidats dont les dossiers ont été validés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) en attendant la publication de la liste définitive des candidats à la présidentielle le 19 septembre prochain. Ces candidats sont Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, Freddy Matungulu et Martin Fayulu.
Duel entre l’UDPS et l’UNC
De tous les quatre, Félix Tshisekedi et Vital semblent sortir du lot. Le premier hérite du parti laissé par son père Etienne Tshisekedi ; lequel semble être le mieux implanté sur l’ensemble du territoire national. Le second, arrivé 3ème lors de la présidentielle de 2011, bénéficie d’une popularité réelle dans le grand Kivu, surtout dans le Sud-Kivu, sa province d’origine.
Selon des observateurs de la scène politique congolaise, le brassard du capitaine de l’opposition, pour la bataille politique du 23 décembre prochain, se disputera entre les présidents de l’UDPS et celui de l’UNC. Vu l’ancrage de l’UDPS sur terrain, Félix Tshisekedi, à en croire plusieurs sources, pourrait être celui qui conduira l’opposition à la présidentielle prévue en décembre prochain.
CN