Etant ni pour « Wumela » ni pour « Yebela », Steve Mbikayi lance « Timbela »

Pendant que d’aucuns cherchaient à observer l’effectivité la ville morte ou pas, Steve Mbikayi a réuni environs trois cents personnes à l’hôtel Africana Palace pour échanger sur les questions d’actualités. Femmes, Hommes, Jeunes et vieux, tous ont assisté à cette grande manifestation qui s’est tenue hier, mardi 16 février 2016, à Kinshasa. Lors de cette rencontre, Steve Mbikayi a lancé l’opération Timbela. Une opération qui appelle le peuple congolais à la vigilance. Pour lui, « Wumela » est une manière de confondre la RDC avec un royaume, c’est-à-dire que le Président Kabila peut rester au pouvoir jusqu’à la mort. Et  Yebela c’est une forme de chasser Kabila au pouvoir jusqu’au prix du sang. La NCPS qui est contre ces deux concepts, appelle la population congolaise à ouvrir l’œil, et le bon, afin d’aider les hommes  politiques à résoudre leurs différends d’une manière pacifique et éviter le bain de sang.
Lisez, ci-après, la déclaration de Steve Mbikayi 

DECLARATION DE LA NOUVELLE CLASSE POLITIQUE ET SOCIALE/OPPOSITION NATIONALISTE A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DE LA JOURNEE DU 16 FEVRIER

Chers amis de la presse,
En ce jour du 16 février 2016, où nous honorons la mémoire de nos frères et sœurs tués le 16 février 1992 en pleine dictature de Mobutu, nous ne pouvons rester indifférents ! Nous rappelons que ces Congolais tués comme des gibiers par la soldatesque de Mobutu n’avaient commis qu’un seul « pêché ! Exiger la réouverture de la conférence nationale souveraine arbitrairement fermée par le tandem Ngunz-Mobutu ».
Par rapport à ces martyrs de la CNS, quand on en parle on ne fait allusion qu’à ceux qui ont été tués à Kinshasa n’étaient que prélude  à beaucoup d’autres martyrs de la CNS.
Comme vous le savez, Monsieur Etienne Tshisekedi avait été élu Premier Ministre du Zaïre après la réouverture de ce forum. Son élection avait suscité une liesse populaire immense dans tout le pays.
Malheureusement, les Kasaïens qui vivaient au Katanga, qui avaient aussi exprimé leur liesse ont été poursuivis, tués et refoulés dans leur propre pays à l’appel de l’ancien Gouverneur du Katanga et le Premier  Ministre mécontent d’avoir été évincé par l’élection d’Etienne Tshisekedi à la CNS.
Ces Congolais expulsés  dans leur propre pays ont été baptisés « bilulu », c’est-à-dire, des insectes qu’il fallait à tout prix exterminer ! Ils moururent très nombreux dans des gares où ils étaient entassés le long  du chemin de fer Lubumbashi-Kananga !
Au nom de tous ces martyrs de la CNS, ceux de Kinshasa et ceux du Katanga, connus et inconnus ; et au nom de tous ceux qui sont morts pour l’instauration de la démocratie et de l’Etat de droit dans notre pays, je vous demande de vous lever pour une minute de silence.
⦁    A qui auraient servi ces martyrs ?
A voir la situation politique actuelle de notre pays, nos frères morts pour la patrie doivent être mécontents dans leurs tombes ! Pourquoi étaient-ils morts dès lors que la démocratie, la vraie, n’est toujours pas instaurée dans notre pays. Pourquoi étaient-ils morts quand le pays qu’ils nous ont légué n’a jamais connu des élections dignes de ce nom depuis 1965 ?
Depuis qu’en 1965, les impérialistes avaient confisqué le pouvoir que le peuple avait donné aux nationalistes à travers les élections justes, ce pays, le leur, n’a jamais connu des élections démocratiques, justes et transparentes. Jamais ce pays n’a connu un cycle électoral complet. Jamais le peuple n’a élu ses chefs des secteurs, chefs des quartiers ; ses bourgmestres, ses maires des villes. Des élections,  du reste non démocratiques s’arrêtent au sommet !
Pire encore, au sommet même, nous sommes sur la voie de ne pas élire nos Députés provinciaux, nos gouverneurs, nos sénateurs, nos Députés nationaux, notre chef de l’Etat, car rien n’indique que les élections auront bientôt lieu au cas où il n’y aurait pas de compromis à travers les négociations politiques dites dialogue inclusif que nous appelons de tous nos vœux !
⦁    Du processus électoral actuel
La confusion électorale savamment entretenue a fait gripper complètement notre processus électoral qui a vu plusieurs calendriers publiés et annulés, dans beaucoup de cas, faute d’argent, l’argent prévu à cet effet a été affecté à d’autres fins ! Maintenant, nous sommes dans un cul de sac !
Avec des animateurs de la territoriale, des chefs de quartiers aux gouverneurs des provinces, tous illégaux et illégitimes ! Des députés provinciaux  et des Sénateurs qui continuent à légiférer sans mandats !
Les Députés provinciaux s’apprêtent même, pince sans rire, à élire des gouverneurs dans les provinces démembrées !
⦁    Election des Gouverneurs des nouvelles provinces
Les nouvelles provinces sont actuellement gérées par des commissaires spéciaux ! Commissaire spécial ! Une fonction anticonstitutionnelle ! Ces commissaires spéciaux vont bientôt être remplacés par des gouverneurs qui seront élus le mois prochain.
Chers amis de la presse,
Un principe général de droit dit « Ex nihilo nihil fit », c’est-à-dire rien ne peut sortir du néant. Les Députés provinciaux illégitimes, donc … un néant de légitimité ne peut conférer aux gouverneurs des provinces une légitimité qu’ils n’ont pas !
Si les Députés provinciaux étaient légitimes pour élire les gouverneurs des nouvelles provinces, pourquoi n’élisaient-ils pas les gouverneurs de toutes les provinces qui sont hors mandats ! Pourquoi n’ont-ils pas élu des nouveaux Sénateurs ! Ces Députés provinciaux affectés à des nouvelles provinces ont été élus dans des provinces qui n’existent plus ! Comment peuvent-ils appartenir à des provinces qui viennent de voir le jour qui sont des nouvelles entités  juridiques à part entière ?
C’est illogique, illégal, illégitime et frustrant !
C’est très frustrant pour nous qui avons choisi le dialogue comme la voie propice pour parler de toute la confusion dans laquelle nous baignons actuellement en vue de trouver des solutions idoines et repartir du bon pied.
En agissant de la sorte, le pouvoir ne donne-t-il pas raison à nos collègues qui refusent le dialogue ?
Le Processus électoral est le point principal dont nous avons parlé au dialogue. Et ce processus électoral concerne toutes les élections, y compris celles des gouverneurs des nouvelles provinces. Pourquoi la majorité présidentielle a-t-elle choisi de nous mettre devant un fait accompli ?
Dans une déclaration faite, il y a quelques jours, le Secrétaire Général de la Majorité présidentielle a déclaré avec emphase que la MP s’apprêtait à rafler tous les postes dans ces provinces. Dans une démocratie pluraliste, une famille politique peut-elle être fière d’occuper toutes les fonctions politiques  électives et non électives dans le pays ?
Chefs de secteurs, de la MP ;
Chefs des quartiers, de la MP ;
Bourgmestres, de la MP ;
Administrateurs des territoires de la MP ;
Gouverneurs,  de la  MP ;
Commissaires spéciaux,  de la MP ;
Les ministres, de la MP ;
Les ambassadeurs,  de la MP ;
Tous les mandateurs,  de la MP ;
Le Chef de l’Etat, de la MP ;
Sans nous rendre compte, la MP a instauré un système monolithique dans notre pays, un véritable parti Etat !
S’agissant de l’élection des gouverneurs des nouvelles provinces, même si cette élection était légitime, nous dénoncerions la tricherie de la MP.  La MP a triché en envoyant ses candidats gouverneurs dans ces provinces comme commissaires spéciaux pour leur permettre de faire la campagne  pendant quatre mois, se familiariser avec les Députés provinciaux  et avoir des moyens pour les acheter. Pour cette raison, nous demandons à tous les partis d’opposition de ne pas déposer des candidatures à ces élections au risque d’être humiliés  dans les élections où les résultats sont connus à l’avance. A cet effet, je lance un appel pathétique au Chef de l’Etat en sa qualité de garant de la Constitution et du bon fonctionnement des institutions et magistrat suprême de surseoir aux élections des gouverneurs des nouvelles provinces. Cette question, comme celles de toutes les institutions sans mandat doit faire partie des points à inscrire à l’ordre du jour du dialogue. Au cas contraire, ce dialogue n’aurait plus de sens.
⦁    Pourquoi avons-nous choisi la voix du dialogue ?
Au vu de tout ce que nous avons décrié ci-haut, tout politicien intelligent comprendrait qu’aller aux élections dans ce décor, c’est accompagner la MP à une victoire certaine non méritée à tous les niveaux. Nous refusons d’aller aux élections dans ces conditions. Au dialogue, nous voulons marquer un temps d’arrêt ; tout corriger une fois pour toute, commencer à fonctionner comme dans tous les pays civilisés où tous les 5 ans, tous les élus de la base au sommet doivent renouveler leurs mandats auprès du peuple.
Donc, il est erroné de croire que parce qu’il est pour le dialogue, Steve Mbikayi est devenu Kabiliste. C’est un « non » catégorique. Steve Mbikayi veut dorénavant faire une opposition rationnelle et intelligente. Avec l’opposition radicale et extrémiste, nous avons tourné en rond pendant 40 ans sans pouvoir mais nous nous targuons toujours d’être les plus populaires ! Faisons-nous la politique pour avoir le pouvoir ou pour rester populaire en dehors du pouvoir ? Nous avons opté pour être efficace, stratège et courtois pour atteindre l’objectif ! Pour cette raison, nous ne sommes ni pour ‘’Wumela’’, ni pour ‘’Yebela’’, nous sommes pour « Timbela ».
⦁    Wumela, yebela, Timbela
Nous sommes au regret de constater que les leaders politiques ont opté pour un langage de la rue ! Wumela, yebela, otie to tie, fimbo,…
Au lieu que la rue emprunte le langage des leaders, les leaders ont emprunté le langage de la rue.  En voulant rester haut et excellent, nous risquons de ne pas nous faire  comprendre ! Laisser les autres nous diaboliser auprès de la masse !  Les partisans de Wumela veulent que le Président Kabila reste au pouvoir pour toujours ! Nous disons non. C’est contre notre constitution. Nous sommes une République ! Les partisans de Yebela veulent que le Président Kabila à tout prix ! s’il n’y a pas élection en 2016, il faut chasser Kabila même au prix du sang des congolais ! Quand nous disons aux uns et aux autres que nous ne voulons pas sacrifier congolais pour la soif du pouvoir, on nous répond qu’on ne peut pas faire des omelettes sans casser les œufs. Les œufs, ce sont les enfants des autres ! Ces enfants sportifs que les uns recrutent pour affronter d’autres jeunes congolais ; ces jeunes viennent toujours des milieux pauvres ! ces œufs à casser, sont les étudiants que les autres recrutent pour être envoyés au feu et à la confrontation avec d’autres jeunes, comme eux, issus des quartiers populaires.
Pendant ce temps, les enfants de ceux qui recrutent et les poussent à la violence, sont des œufs gardés loin dans les Frigos à Paris, Bruxelles et Washington. Ils font des études dans les meilleures universités du Monde, pour venir diriger les œufs qui auront échappés à la fabrication de l’omelette servie aux princes et à leurs familles !
Pour toutes ces raisons, la Nouvelle Classe Politique et Sociale/Opposition Nationaliste est contre Wumela et Yebela. C’est pourquoi en ce jour des martyrs de la démocratie, nous lançons l’opération « Timbela ».  « Timbela » demande au peuple d’être éveillé  et de dire non à la présidence à vie, wumela est de rejeter les sacrifices humains pour le « pouvoir ». Timbela demande au peuple de surveiller tous les politiciens de la majorité et de l’opposition, les pousser à négocier pour trouver des solutions idoines et pacifiques  à leurs conflits, préparer des élections crédibles pour voir notamment à l’issue des élections libres, démocratiques, justes et transparentes, le Président Kabila remettra le pouvoir à un nouveau chef de l’Etat sans qu’il y ait eu mort d’homme ! Le Dialogue pourrait nous permettre de nous garantir mutuellement pour une paix durable dans notre pays.
Disons non à Wumela, Non à Yebela et oui à Timbela.

Peuple Timbela
Nous vous remercions

Honorable Steve Mbikayi,Porte-parole de la NCPS et Président du Parti Travailliste

 

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