Depuis un temps, le niveau de l’enseignement supérieur et universitaire en République Démocratique du Congo n’est plus à la hauteur, par rapport aux années antérieures. Sur ce, le ministre de tutelle, Théophile Mbemba, a confié quelques missions dans les universités et instituts supérieurs, notamment celle portant l’instauration des cours du lundi au samedi à l’Université pédagogique nationale (UPN).
Mais une question reste posée : quels sont les effets produits par ce changement ? « Sur le plan moral, c’est de notre avantage parce que le ministre a constaté que le calendrier académique n’était pas respecté dans la plupart des universités et institutions publics pour permettre aux étudiants et professeurs de terminer leur programme. Sur le plan financier, cela nous permet d’économiser notre argent parce qu’étudier toute une journée demande à ce que vous ayez un peu de moyen », a indiqué Billy Paul, un étudiant de l’UPN. D’autres, par contre, estiment que c’est un désavantage. « Ce nouveau programme a tout perturbé. D’abord, il se pose un problème des locaux qui cause d’énormes incompréhensions entre étudiants. Ensuite, les professeurs éprouvent beaucoup de difficulté parce que les horaires sont perturbés et ils ne savent pas comment se partager.Et enfin, il se pose un problème financier. Mon père me donnait 3 000 Fc par semaine et avec ce changement, il est obligé de me donner 6 000 Fc », a signalé osée Mpika. «Dans une université, les cours doivent être dispensés tous les jours pour permettre à l’étudiant d’être concentré. Un étudiant, c’est un apprenant déterminé à se perfectionner, un passionné des connaissances qui ne tolère pas des intolérances, ne cherche pas à passer par des arrangements et raccourcis. Mais, on ne peut pas changer quelque chose sans une réelle volonté de la changer. Soit, on veut du changement, soit on en veut pas. On ne peut pas parler de la qualité de l’enseignement quand des professeurs croupissent dans la misère », a fait savoir un enseignant assistant.
Pour certains observateurs, la détermination de Théophile Mbemba à mettre de l’ordre dans ce secteur risque d’être vouée à l’échec pour diverses raisons, notamment, le manque de suivi, la non-appropriation de ces mesures par les membres de la corporation et le manque des moyens financiers.
Décision contestée par les étudiants de l’Ifasic
A l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (Ifasic), cette décision du ministre de l’ESU sera mise en application au deuxième trimestre de l’année en cours, précisément au mois de mars. Depuis quelques années, dans cet établissement, les jours d’enseignement étaient scindés en deux ; il y avait des groupes d’étudiants qui suivaient les cours les jours pairs pour les uns, et les jours impairs pour les autres.
Suivant la mission qui leur est confiée, celle d’améliorer la qualité de l’enseignement supérieur, l’horaire des cours à l’Ifasic est sensiblement revue, désormais, les cours se donneront chaque jour, de 8h à 12h pour la vacation A et de 13 h à 17h pour la vacation B.
Par ailleurs, la plupart d’étudiants de cet alma-mater contestent cette décision pour diverses raisons évoquées. Les uns estiment que cette dernière ne leur favorise pas d’exercer d’autres activités extra-académiques, par conséquent, ils deviennent dès lors, dépendant de leurs parents. Des milliers d’étudiants sont issus des familles démunies, et pour s’en sortir, ils s’engagent à combiner les études avec le travail.
L’ancien horaire est ancré dans les habitudes, estiment certains étudiants, qui étaient habitués à étudier trois fois par semaine. En outre, les étudiants de premiers graduats éprouveront tant de difficultés, car, indiquent-ils, le choix de l’Ifasic était porté en rapport avec l’horaire qui, du reste tombe caduc.
Astrid Bunga & Grâce E.