Le Premier ministre a dressé le bilan de la situation économique et sociale de l’année dernière devant la presse. Une occasion pour le chef du gouvernement d’affirmer, avec satisfaction, qu’en dépit d’un contexte économique mondial difficile, le pays a clôturé l’année avec une croissance de 7,7%.
C’est devenu une tradition. A chaque début d’année, le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, rend compte de sa gestion de la res publica au peuple congolais par l’intermédiaire de la presse nationale comme internationale. Pour dresser le bilan économique et social de 2015, le chef de l’exécutif national a monté une tente au jardin de la Primature hier, mardi 2 février.
« En dépit des conditions économiques mondiales difficiles, le cadre macro-économique s’est bien comporté en 2015 », a affirmé le Premier ministre, chiffres à l’appui.
En effet, malgré un contexte économique mondial caractérisé par la chute du prix de différentes matières premières exportées par la République démocratique du Congo, Matata Ponyo a assuré. Il a permis au pays d’enregistrer, à fin décembre 2015, une croissance de 7,5%.
Le premier ministre identifie déjà un manque à gagner de plus 300 millions de dollars en ce qui concerne les revenus pétroliers de la RDC. Perenco, la seule entreprise qui exploite l’Or noir en RDC, reversait au Trésor public 360 millions de dollars annuellement. Avec la dégringolade du baril de Brent, la contribution de cette entreprise française se situe désormais à plus ou moins 35 millions de dollars.
Bien qu’au début de l’année, a précisé le chef de l’exécutif national, le gouvernement avait projeté un taux de croissance de 10%, le cap de 7,5% enregistré reste reluisant vu le contexte économique mondial difficile. Encore que ce chiffre est largement au-dessus de la moyenne de 3,8% enregistrée en Afrique subsaharienne.
Il s’est, par ailleurs, réjoui d’un taux de change appréciable : 1 dollar s’est changé, comme toujours, contre 927 ou 928 francs congolais.
Plus de 50 000 d’emplois créés en 2015
Cette stabilité macroéconomique, note le Premier ministre, a eu un impact positif sur le social de la population. « La croissance a été inclusive », précise-t-il rappelant que l’objectif de tous ces efforts économiques est d’améliorer les conditions de vie des populations. Parmi les indicateurs de cet impact social, il cite la création de plus de 50 000 emplois dans différents domaines. Le niveau de revenu par individu a augmenté à 724 dollars alors qu’il y a deux ans, il avoisinait 446 dollars.
Le chef de l’exécutif a rappelé les onze points gagnés par la RDC dans l’indice de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Aussi, évoque-t-il le fait que l’indice de pauvreté se situe actuellement à 63% et l’espérance de vie est passée de 45 à 58 ans, même si la moyenne africaine est de 65 ans.
Au secteur de l’éducation, Matata Ponyo a indiqué que la barre de 750 écoles sur les 1000 à construire ou à réhabiliter a été franchie en 2015. Côté santé, jusqu’à la fin de l’année, 132 hôpitaux de référence ont été construits ou réhabilités et équipés.
22 millions de dollars débloqués pour les élections en janvier
Plus de 23 mille kilomètres de routes praticables relient aujourd’hui 19 provinces, affirme-t-il, alors qu’en 2006, seulement trois provinces étaient reliées. En ce qui concerne l’agriculture, Matata a annoncé que les travaux du réseau électrique pour desservir le parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo sont presque finis. Dans le domaine de transport, il n’a pas manqué d’évoquer le lancement des vols de Congo Airways, tout en promettant que deux nouveaux appareils, « Q400 », vont s’ajouter aux deux autres Airbus opérationnels, en avril prochain. Et d’ici la fin de l’année, Congo Airways devrait compter six appareils. La remise à flot d’ITB Kokolo et la fin, pour bientôt, des travaux de réhabilitation de ITB Gungu ont été mentionnées.
L’Hôtel du gouvernement, du point de vue infrastructure, a été noté comme l’une des meilleures réalisations de 2015. Il a aussi fait mention de sept immeubles sur l’ancienne Place Royal qui seront bientôt prêts pour abriter d’autres ministères.
Au niveau politique, le premier ministre dit soutenir le dialogue politique national inclusif convoqué par le Président de la République pour des élections apaisées. Dans une certaine mesure, il voit le dialogue comme un élément stabilisateur de l’économie. D’autant plus qu’il est un gage de paix sans laquelle aucun développement n’est envisageable.
Concernant le financement des élections, le chef de l’exécutif national a annoncé que le gouvernement a débloqué, conformément à son plan de décaissement, 22 millions de dollars pour le processus électoral en janvier dernier.
Katz.