Les rideaux de l’atelier d’évaluation du fonctionnement des assemblées provinciales sont tombés hier à l’Hôtel du Gouvernement de Kinshasa. Les participants ont formulé des recommandations à l’Assemblée nationale, au Sénat, Gouvernement Central, et aux gouvernements provinciaux.
Il est demandé à l’Autorité centrale d’assurer régulièrement le paiement des frais de rétrocession tout en évitant une répartition inégale et justifiée. Emmanuel Shadary, Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité qui a clôturé ces assises a salué ces moments d’échanges qui constituent une pratique salutaire en vue notamment de la pérennisation de la décentralisation. Son vœu le plus ardent est d’en finir avec les querelles pour aller à la construction des provinces. A l’en croire, c’est une nouvelle ère qui se profile à l’horizon, entendu que la gouvernance doit prendre un nouveau départ. « Nul ne doit désormais évoluer à vase clos. L’heure n’est plus à l’enlisement de l’improductivité législative », déclare-t-il.
Renvoyant chacun dans sa province, il indique que personne n’a ni le monopole d’être entendu encore moins de battre le record de communication à Kinshasa.
Des recommandations…
Une meilleure compréhension de mécanisme de gestion de conflit et un engagement de renforcement de cohésion au sein des Assemblées provinciales sont parmi les engagements pris par les participants. Au-delà de cela, ils ont pris la résolution de s’inscrire pour une gestion responsable de crise ainsi que la mobilisation des énergies et ressources pour la préparation des élections.
Ce qui a conduit à des recommandations à l’égard des institutions nationales et provinciales.
Il est demandé à l’Assemblée nationale de renforcer la collaboration avec les Assemblées provinciales.
La majorité des résolutions concerne le gouvernement central. L’exécutif national est invité à créer un cadre permanent de concertation entre les Assemblées provinciales à l’instar de la conférence des gouverneurs, assurer régulièrement le paiement des frais de rétrocession tout en évitant une répartition inégale et injustifiée, différencier clairement les frais de fonctionnement et rétrocession, doter les provinces de leurs budgets, la réorganisation de la chaîne de dépense en désignant les mandataires attitrés, déployer les missions d’itinérance et d’administration territoriale, doter les entités décentralisées des moyens nécessaires, tenir dans le meilleur délai, le forum sur la décentralisation. Les Assemblées provinciales, de leur côté, doivent s’investir dans la production des édits et privilégier le dialogue permanent avec leurs gouvernements. Ces derniers à leur tour, ont l’obligation de redevabilité ainsi que d’élaborer les projets d’audit conformément à la compétence conformément à la Constitution.
Dès le retour dans leurs différentes Assemblées Provinciales, les participants espèrent que ces résolutions vont contribuer à restaurer la stabilité de leurs institutions. Cela, sans enfreindre les droits des institutions délibérantes provinciales d’exercer leurs prérogatives constitutionnelles sur les exécutifs provinciaux mais dans le respect des règles de l’art. Il faut signaler que ces travaux se sont tenus à l’initiative d’Emmanuel Shadary, VPM et Ministre de l’Intérieur et Sécurité. Six membres des bureaux des vingt-six provinces y ont répondu positivement. Pendant ces trois jours, ils ont procédé à l’évaluation générale du fonctionnement des Assemblée délibérantes de manière à dégager les réalisations accomplies.
Ils ont en plus, identifié les défis et faiblesses rencontrés, ainsi qu’explorer les voies et moyens pour améliorer leurs prestations et préciser leurs rôles dans le contexte de décentralisation administrative et territoriale qui s’étendra à d’autres entités administratives.
Judith Asina