L’ancien Premier ministre togolais, dépêché par l’Union africaine pour assurer la facilitation du dialogue politique, est arrivé à Kinshasa hier, mardi 19 janvier. Sans attendre, il s’est entretenu avec le président de la CENI et le président de l’Assemblée nationale.Malgré que sa désignation par l’Union africaine (UA) n’ait pas récoltée l’unanimité au sein de la classe politique, Eden Kodjo, ancien Premier ministre togolais et ancien secrétaire général de l’UA, n’a pas attendu longtemps pour se jeter à l’eau.
L’émissaire de l’Union africaine s’est vite mis au travail en atterissant au pays deux jours seulement après sa désignation. En premier, il a rencontré le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa. Objectif : entrer dans le vif du sujet du processus électoral en République démocratique du Congo.
Le dialogue pour laquelle il a la mission de rapprocher les parties prenantes s’articule évidemment autour du processus électoral en panne face aux impératives politiques, financières et temporelles.
Après la CENI, Edem Kodjo s’est dirigé au Palais du peuple où il s’est entretenu avec le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku.
Si, au terme de ces deux visites, aucune information n’a filtré, il est plus qu’évident que l’émissaire de l’UA est dans une étape consistant à recueillir les avis des uns et des autres pour qu’au terme de ses consultations, il puisse proposer un plan qui mettrait d’accord toutes les parties prenantes.
Mais là où sa tâche sera de plus en plus compliquée, c’est lorsqu’il s’agira de convaincre les anti-dialogues à rejoindre le navire. Déjà, la Dynamique de l’opposition et le G7 le désavouent. « Nous ne pouvons souscrire à la facilitation initiée par Mme la présidente de la commission de l’Union africaine», avait déclaré Jean-Lucien Busa.
Pour lui et ses amis, rien ne justifie la tenue de ce forum car la Majorité au pouvoir a fabriqué une crise artificielle pour permettre à l’actuel Président de la République de prolonger son bail à la tête du pays. Respect de la Constitution de la République, alternance démocratique conformément à la Constitution, Organisation d’élections libres, pluralistes, transparentes et crédibles dans le délai constitutionnel sont les seuls moyens, pour les anti-dialogues, d’éviter la crise. Pour eux, il est encore possible d’organiser la présidentielle, les législatives et les provinciales en 2016.
Une vision à laquelle le pouvoir en place ne s’inscrit pas. Dans son discours du 27 novembre convoquant ce dialogue, le président de la République avait parlé de la faible capacité de mobilisation de recettes de l’Etat qui ne permettrait pas de réunir à temps 500 millions de dollars (programmés dans le projet de budget 2016) sur les 1 milliard 200 millions de dollars nécessaires pour la tenue de toutes les élections.
Katz.