A quelques trois jours de la publication de la liste provisoire des candidats retenus pour les élections législatives, mais surtout pour la présidentielle, certains partis et regroupements politiques risquent d’être surpris. Certains candidats qualifiés « des poids lourds » pourraient être écartés de la course. Des rumeurs placeraient Félix Tshisekedi, le candidat de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) sur cette liste.
Il y a quelques jours, le ministre d’Etat en charge de la Justice et Garde des Sceaux, écrivait au Procureur Général de la République (PGR) lui demandant de saisir la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour élaguer de la liste électorale les candidats qui détiennent une nationalité étrangère. Pour ce faire, il martèle que la Loi fondamentale doit être respectée – comme l’a fait le chef de l’Etat qui ne brigue pas un 3ème mandat.
En lisant cette lettre en ligne, des observateurs qui suivent de près l’évolution de la situation politique en République Démocratique du Congo ont vite deviné dans quelle direction le pouvoir de Kinshasa veut diriger son « filet ». Selon certaines indiscrétions, le Moniteur belge est retourné dans tous les sens pour fouiller les noms de certains candidats qui concourent pour la prochaine présidentielle. « Le plus visé se trouve être Félix Tshisekedi de l’UDPS, lui qui a longtemps vécu en exil en Belgique », apprend-t-on dans certains milieux politiques.
Ecarté pour le nom
Ce n’est pas tout. Car, il nous revient d’apprendre que le bureau de la centrale aurait trouvé une « tâche noire » dans le dossier déposé par le candidat Félix Tshisekedi. Il s’agirait du fait que le candidat de l’UDPS ait perturbé l’ordre de son identité. « Il a déposé sa candidature au nom de Félix Tshisekedi Tshilombo, alors que son nom c’est Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi », murmure-t-on dans certains milieux politiques du Front Commun pour le Congo (FCC). Et les juristes du camp présidentiel évoquent l’argument selon lequel il est interdit en Droit « d’intervertir l’ordre des éléments du nom ; donc nom, post-noms et prénoms ».
Cependant, des experts, mieux, des juristes que la situation ne serait pas grave pour le fils de feu Etienne Tshisekedi – mort le 1er février à Bruxelles, en Belgique. « Il ne sera pas invalidé pour l’inversion des noms, il devrait être convoqué par les services de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour corriger », explique un expert en matière électorale.
JP Bemba aussi dans le viseur
Félix Tshisekedi ne serait pas le seul à être dans le viseur du camp adverse. Jean-Pierre Bemba, le candidat du Mouvement de Libération du Congo (MLC), qui avait déposé son dossier de candidature le 6 août, serait, lui aussi, visé. L’ancien prisonnier de la Cour Pénale Internationale (CPI) pourrait être recalé à cause de sa condamnation pour subornation des témoins.
Intervenant mardi 21 août sur Radio France Internationale (RFI), Léon Kengo, le président du Sénat et membre du FCC, est revenu sur cette affaire. Pour lui, Jean-Pierre Bemba ne devrait pas être recalé parce que cette infraction était liée à la première pour laquelle il a été acquitté.
L’autre candidat à être « grillé » par Kinshasa se trouve être Moïse Katumbi. Le candidat de la plate-forme « Ensemble pour le Changement » n’a même pas eu la possibilité de déposer son dossier. Condamné dans une affaire de spoliation d’un bâtiment à Lubumbashi, l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga a été empêché de fouler le sol congolais pour déposer son dossier.
A en croire certains analystes, un séisme politique est attendu en République Démocratique du Congo le jour de la publication des listes provisoires des candidats retenus.
CN