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Dans une lettre adressée au président de la République du Congo, le fondateur du parti CONADE reste convaincu que Denis Sassou Nguesso est l’une des personnalités les mieux indiquées pour cerner la crise Rd-congolaise, eu égard à son expérience politique et diplomatique. Il l’appelle à pousser son homologue Joseph Kabila à favoriser la mise en application intégrale de l’accord de la Saint Sylvestre, surtout dans son volet décrispation politique.
Concerne : Remerciements et crise
politique en RDC
A Son Excellence Monsieur le Président de la
République du Congo à Brazzaville/République du Congo
Avec l’expression de mes hommages les plus déférents
Excellence Monsieur le Président,
Par la présente, je viens au nom de mon parti politique « Conservateurs de la nature et Démocrates », CONADE en sigle et au mien propre, vous faire part de ce dont l’objet est repris en concerne.
En effet, je voudrais de prime abord vous féliciter pour avoir réussi, contre vents et marrais à pacifier votre pays. A cela, il faut ajouter votre implication personnelle et majestueuse dans les différentes crises à répétition qui sévissent particulièrement en RDC, en Lybie et ailleurs et qui ne vous laissent pas indifférent.
La proximité entre nos deux pays nous oblige à raffermir nos relations fraternelles de bon voisinage. Cela s’explique par le fait que nous partageons le même fleuve, les mêmes cultures, les mêmes langues, etc. Alphonse Karr abordant dans le même sens, disait : « n’ayez pas de voisins si vous ne voulez vivre en paix avec eux ».
Excellence Monsieur le Président,
Je voudrai m’acquitter d’un agréable devoir, celui de vous remercier sincèrement pour m’avoir sauvé la vie, car les jours passent mais les souvenirs demeurent, et il n’est jamais tard pour dire merci. Ce récit s’est passé dans un contexte très difficile où ma tête était mise à prix par le feu Président Mobutu au début des années 90, au lendemain du premier pillage dans notre pays. C’était pour avoir sévèrement critiqué sa politique ultra dictatoriale, avec des mots discourtois au cours du journal télévisé de midi, sur Télé-Congo, la chaine nationale, présenté par Fernand MAYEMBO, sous la direction de Jean Claude KAKOU, Directeur de l’information de l’époque à la même chaine. Depuis lors, j’étais devenu l’homme à écraser par le feu Président MOBUTU et ses courtisans. Grace à votre bienveillance, j’ai eu la vie sauve sans connaitre le même sort qu’avait subi Pierre MULELE. « La gloire, l’honneur et la paix sont le partage de tout homme qui fait le bien », disait Ambroise Rendu.
Par ailleurs, à l’époque où l’opposition zaïroise était muselée, voire pas reconnue au Zaïre, vous aviez, par contre, offert aux nombreux exilés politiques zaïrois votre hospitalité légendaire et avez même toléré leur activisme politique pour l’avènement de la démocratie dans leur pays. Vous aviez par la suite, facilité la sortie à certains d’entre eux vers l’Europe et les Etats –unis. C’est ici l’occasion pour moi de rappeler que Brazzaville reste le lieu de refuge par excellence pour les exilés politiques congolais, en commençant par les membres ou leaders du Conseil National de Libération « CNL » comme: Gbenye Christoph, Olenga Nicolas, Mzee Laurent Kabila, Antoine Gizenga, etc.
En ce qui me concerne et en dépit du fait que j’ai été considéré comme persona non grata dans mon propre pays, je suis bénéficiaire de cette bienveillante hospitalité et c’est à Brazzaville que j’ai continué mon combat contre la dictature de Mobutu, cette fois-là comme président du bureau Afrique et représentant de l’UDPS au Congo Brazzaville. J’ai mené plusieurs actions politiques, diplomatiques et stratégiques en faveur de l’avènement d’un Etat démocratique dans mon pays notamment, l’organisation du retour triomphal de Brazzaville vers Kinshasa du patriarche GIZENGA en ma qualité de représentant de l’UDPS et de l’Union sacrée avec le concours du Prof. BIEBIE, représentant du PALU à Brazzaville, l’organisation du voyage à partir de Brazzaville de plusieurs responsables de l’opposition de l’époque, et l’organisation des réunions stratégiques de celle-ci.
Excellence Monsieur le Président,
Au regard de la situation politique de notre pays, d’aucuns s’interrogent sur l’efficacité de votre apport dans le dénouement de la crise actuelle. Je suis convaincu que vous êtes l’une des personnalités les mieux indiquées pour cerner la crise Rd-congolaise, eu égard à votre expérience politique et diplomatique. Comme vous le savez bien, la RDC est en train de frôler une catastrophe humanitaire multiforme et multidimensionnelle. Cette situation nécessite une attention particulière du doyen de l’Afrique centrale et même de l’Afrique que vous êtes, dans la mesure où ladite crise qui frappe la RDC risque d’embraser plusieurs pays frères dont le votre. D’où la nécessité de votre particulière implication en vue de pousser le Président KABILA qui n’a plus de légitimité, à accepter la mise en application intégrale des recommandations issues du dialogue du 31 décembre 2016, plus particulièrement dans son volet décrispation politique (libération des prisonniers politiques et retour des exilés politiques, cas de Moise Katumbi, candidat Président de la République de la plate-forme Ensemble).
Excellence Monsieur le Président,
En dépit de toute considération que j’ai pour votre personne, et à travers vous, tout le peuple congolais, je ne me suis pas empêché de refuser le fait que la RDC puisse copier servilement et intégralement le schéma du dialogue de SIBITI qui a conduit à la révision de la constitution de votre pays, choix que je respecte, mais qui n’est pas adapté aux réalités de mon pays. Ce qui m’a poussé de vous adresser une lettre en Aout 2016 à ce propos.
Tout compte fait, je vous réitère ma gratitude et vous prie de bien vouloir m’accorder une audience au jour et à l’heure de votre convenance, afin de vous remercier de vive voix et aborder avec vous les différents enjeux politiques de l’heure dans notre pays
Espérant une suite favorable, je vous prie d’agréer, excellence Monsieur le Président, l’Expression de ma très haute considération.
Fait à Kinshasa, le 23 février 2018
POUR CONADE
Moïse MONI DELLA IDI
Président National