Le président du parti CONADE (Conservateurs de la nature et démocrates) a eu un entretien avec le Nonce apostolique, Luis Mariano Montemayor, dans la matinée du vendredi 24 mars, au siège de cette représentation du Vatican en RDC.
Présenter les remerciements au Pape à travers son représentant en République démocratique du Congo pour son implication dans le processus de paix dans le pays et suggérer au Nonce apostolique de continuer à exercer une pression sur le gouvernement afin que la décrispation politique soit totalement appliquée. Ce sont les deux principaux mobiles qui ont conduit Moïse Moni Della, vendredi 24 mars, chez le Nonce apostolique, Luis Mariano Montemayor. Accompagné des cadres de son parti, le président des CONADE (Conservateurs de la nature et démocrates) a eu une intense matinée d’échanges avec le représentant du Pape en RDC.
Moni Della a remercié de vive voix le Pape François, à travers son représentant, pour son implication personnelle dans le dénouement de la crise congolaise caractérisée par la non-tenue dans le délai constitutionnel des élections. Ce, en soutenant les travaux de négociations politiques au Centre interdiocésain sous la médiation des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Ces discussions ont donné lieu à une résolution sur la décrispation politique consistant notamment à faire libérer des prisonniers dits politiques. Et Moni Della, arrêté le 19 décembre 2016, en est le bénéficiaire car il était répertorié parmi les « sept cas emblématiques ». Il a été libéré fin janvier en exécution de cette mesure.
Par ailleurs, cet opposant a sollicité l’implication de Luis Mariano Montemayor dans la pression à exercer sur le gouvernement pour la libération de certains prisonniers politiques qui, de son avis, « croupissent injustement dans des prisons et d’autres se retrouvent en exile par la simple volonté du pouvoir en place ». Il cite ainsi Moïse Katumbi qui, jusque-là, ne bénéficie pas encore de cette mesure de décrispation alors que son nom figure parmi les sept cas emblématiques.
Moni Della a aussi plaidé devant son interlocuteur pour que cette décrispation s’élargisse même aux prisonniers des droits communs qui, ayant purgé leurs peines, « continuent à passer leurs séjours dans des prisons dans un silence assourdissant des autorités ».
« Enfin, nous avons demandé au représentant du Pape de bien vouloir s’impliquer encore une fois en accompagnant la République démocratique du Congo vers des élections libres, transparentes et démocratiques et cela, par l’application stricte de l’accord du 31 décembre 2016. Car, par la non application dudit accord, le pays sera ingouvernable du fait que toutes les institutions du pays sont continuellement illégitimes et par conséquent démissionnaires », a restitué celui qui envisage voyager Vatican à la rencontre du Pape François.
Un plan pour le référendum
Se confiant à Congo Nouveau quant au blocage dans la mise en application de l’Accord de la saint Sylvestre, ce membre de l’Alternance pour la République, plateforme de soutien de la candidature de Moïse Katumbi, charge le pouvoir en place. « Le pouvoir veut remettre en cause l’esprit et la lettre de l’Accord », a-t-il indiqué. Pour lui, le plan de la Majorité présidentielle est d’organiser un référendum en suivant l’exemple Brazzavillois où Sassou Nguesso avait profité de l’échec des négociations à Sibiti pour organiser le référendum et changer la Constitution de son pays. Mais le numéro un des CONADE pense que le « plan de Sibiti » ne passera pas en RDC. Ce qui passera, pour lui, c’est la mise ne application de la l’Accord de la saint Sylvestre qui interdit une modification de la Constitution.
« Il y a une forte dynamique interne (peuple congolais) comme externe (communauté internationale) pour l’application de l’Accord du 31 décembre », affirme-t-il. Ce qui lui fait dire que Kabila ne s’en sortira pas s’il optait pour le référendum. Sinon, dit-il, « le peuple sortira le plan B ».
Moni Della appelle également à l’unité de l’opposition pour ne pas faire le jeu du pouvoir qui voudrait diviser pour mieux régner. « Nous devons éviter de porter la responsabilité historique d’éviter au pays sa première alternance pacifique », exhorte ses paires de l’opposition.
Katz.