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La journée internationale de la langue maternelle a vécu le 21 février 2018 en RDC. Au Centre Wallonie Bruxelles (CWB) de Kinshasa plus précisément, six ouvrages écrits en langues congolaise et édités aux éditions Mabiki ont été porté sur les fonts baptismaux par le Prof. Mukash Kalel.
Il s’agit notamment des ouvrages « Okozonga maboko pamba » de Richard Ali, « Kamuke Sukali », « Basalela Babuaka », « Bolingo eza na Buzoba », « Kapajika ka Mudimba », vendus à 6.000 CDF, aux éditions Mabiki.
Selon Richard Ali, responsable de la bibliothèque, ce centre culturel ne pouvait pas déroger à la règle, car il faut aider les Congolais à promouvoir leur langue. « C’est une façon de prouver à la face du monde que ce centre culturel reste au côté des congolais pour les soutenir », soutient-il.
Après « Ebamba », son ouvrage écrit en lingala, il indique que cela ne veut pas dire qu’il arrête d’écrire en français. Il s’agit juste d’une manière d’exprimer son vrai être tout à fait naturelle d’écrire en lingala. Il veut par cette expérience, que les ainés comprennent qu’il est possible de faire une littérature dans nos langues maternelles.
Pour Bienvenu Sene, responsable des éditions Mabiki, c’est avec la langue maternelle que quelqu’un peut maîtriser tout le savoir, c’est à dire que quand l’école va commencer à enseigner, il y aura plus d’entrepreneurs et des créateurs. « Et le Congo a besoin de ces gens-là », renseigne-t-il. Car, c’est avec la langue maternelle qu’on peut faire ça, alors qu’avec une autre, c’est juste une question de compétence.
A l’en croire, on ne participe pas à la mondialisation parce qu’on parle anglais, ou qu’on met en place une application qu’on peut vendre dans le monde en tant qu’information. Mais, c’est lorsqu’on trouve un système qui peut permettre à une science quelconque de faciliter les choses. Ce qui explique que l’anglais permet de prendre ce qui est créé pour l’annoncer au monde entier. Ce qui est pourtant un travail des traducteurs.
Bienvenu Sene estime que le Congo participera à la mondialisation le jour où le peuple sera en mesure de créer, produire et inventer. Il croit dur comme fer que ce n’est pas la langue qui permet de participer à la mondialisation. Mais le jour que le congolais commencera à penser le monde au lieu d’attendre que les gens du monde lui disent ce qu’il doit faire. « D’ailleurs, j’ai écrit ma thèse de doctorat en lingala », précise-t-il.
Il définit la langue maternelle comme celle du milieu, c’est-à-dire la première langue que l’enfant a apprise à partir du berceau. Pour lui, tout peut être enseigné avec nos langues congolaises. D’ailleurs, les mots scientifiques qui existent n’ont pas été créés par Dieu, mais les hommes. Cela n’empêche d’en trouver également dans nos langues congolaises.
Message de l’UNESCO
Déjà, dans son message à l’occasion de cette célébration, Audrey Azoulay, Directrice Générale de l’UNESCO a déclaré qu’une langue est bien plus qu’un moyen de communication. Car, c’est la communication même de l’humanité. Et en elle se sédimente les valeurs, croyances et identité. Grâce à elle, se transmettent les expériences, traditions et savoirs. Et la diversité des langues reflète la richesse irréductible des imaginaires et modes de vie.
Afin de préserver et vitaliser cette composante essentielle du patrimoine immatériel de l’humanité, l’UNESCO s’engage activement, depuis de nombreuses années, pour la défense de la diversité linguistique et la promotion de l’éducation multilingue. Un engagement qui concerne en particulier les langues maternelles, qui touchent des millions de jeunes esprits en formation et sont vecteur indispensable d’une inclusion dans la communauté humaine, d’abord à l’échelon local puis à l’échelle mondiale.
A cet effet, l’UNESCO soutient les politiques linguistiques, notamment dans les pays multilingues qui valorisent les langues maternelles et autochtones. Elle recommande son usage dès les premières années de scolarisation, car un enfant n’apprend jamais mieux que dans sa langue maternelle. Elle encourage également leur usage dans les espaces publics, spécialement sur Internet où le multilingue doit devenir la règle. Chacune et chacun doit pouvoir, qu’elle que soit sa langue première, avoir accès aux ressources de cyberspace et y constituer des communautés d’échanges et de dialogue. C’est aujourd’hui l’un des enjeux majeurs du développement durable, au cœur de l’agenda 2030 de l’ONU.
Il prévient que toutes les deux semaines, une langue disparait dans le monde, et avec elle, un pan de l’histoire humaine et du patrimoine culturel. « Favoriser le multilingue, c’est aussi contribuer à enrayer cette disparition programmée », dit-il.
Judith Asina