Déterminés à obtenir l’alternance politique à l’issue de l’élection présidentielle prévue le 23 décembre prochain, les leaders de l’opposition ne jurent que sur la désignation d’un candidat unique afin de maximiser leurs chances face au candidat que présentera la Majorité Présidentielle. Seulement, personne ne dit jusque-là comme va s’opérer ce choix.
La raison principale avancée par les opposants dans leur souci de présenter un seul candidat à la prochaine, est celle d’éviter les erreurs commises en 2006 et 2011. Lors des élections de 2006, face à Joseph Kabila, l’opposition avait présenté plus de dix candidats lors de la présidentielle. Cinq ans plus tard, on avait compté plus de trente candidats pour la course à la magistrature suprême.
En 2011, pourtant, les opposants avaient montré les signes de s’unir pour désigner un candidat unique. Mais au finish, les trois principaux candidats de l’Opposition, Etienne Tshisekedi, Vital Kamerhe et Léon Kengo ne sont pas parvenus à tomber d’accord sur un accord politique sur une candidature unique.
« Je ne me suis pas battu pendant trente-deux ans pour laisser ma placer à quelqu’un d’autre », répondait Etienne Tshisekedi à tous ceux qui lui demandaient de se mettre autour d’une même table avec les deux autres candidats pour discuter sur la question. Abordant la même question, Léon Kengo répondait par cette formule : « On ne danse pas le tango à trois ». Pour sa part, Vital Kamerhe a demandé à chacun des candidats d’encercler Joseph Kabila dans son fier, sans trop dire pour aboutir à quel résultat. La suite est connue de tous : profitant de l’émiettement des voix des opposants, Joseph Kabila a gagné la présidentielle avec 48%.
Cinq pour une place
Si l’opposition évolue dans une même plate-forme électorale comme annoncé, le groupe pourra compter en son sein au moins trois candidats : Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, Freddy Matungulu… Ce chiffre peut passer à cinq si le Mouvement de Libération du Congo (MLC) – dont le candidat naturel Jean-Pierre Bemba décide de présenter la candidature d’Eve Bazaïba, mais surtout si Moïse Katumbi, le leader de la plate-forme « Ensemble » soit autorisé à se présenter.
Qui de cinq candidats pourra porter le brassard de capitaine pour le compte de l’opposition face à la MP ? C’est là toute la question. La question principale est celle de savoir comment l’opposition va-t-elle procéder pour désigner le fameux candidat unique tant souhaité ? Intervenant lors de la matinée politique organisée par son parti le samedi 28 avril à Kinshasa, Gerengbo, président Interfédéral/MLC, a rassuré que l’opposition présentera un candidat unique lors de la prochaine présidentielle. Cependant, il n’a pas dit comment va s’opérer le choix de ce candidat.
Deux schémas envisagés
Pour départager les prétendants à la cours pour la magistrature suprême, des spécialistes en la matière proposent deux schémas : les primaires ou le choix par consensus. Vu le temps qui reste jusqu’au 23 décembre, il semble que le premier schéma, c’est-à-dire les primaires – seront difficiles à organiser. Qui va les organiser ? Qui seront les électeurs ? Quoi va les financer ? Il faudra répondre à toutes ces questions pour penser aux primaires.
Il reste donc le deuxième schéma : le consensus. Pour cette procédure, les candidats devraient être départagés par un criterium. « Je crains que les différents candidats refusent d’obéir aux critères s’ils ne sont pas à leur faveur », fait remarquer un analyste politique. Pour lui, en allant en négociations, les différents candidats devraient se mettre en tête que quand on s’engage dans des pourparlers, on devrait savoir, mais surtout être prêt à faire des concessions.
Pour des analystes, le choix du candidat unique pour la prochaine présidentielle risque d’être ce verrou qui pourrait faire sauter l’unité de l’opposition prônée par tous les partis et regroupement politiques de l’opposition.
CN