Cinq mois après sa nomination à la primature, le Premier ministre ne satisfait pas aux innombrables attentes de la population congolaise. C’est ce que révèle un sondage d’opinion réalisé par l’institut de Sondage Les Points dans son baromètre gouvernemental du mois de septembre dernier. Alors que dix de ses ministres ont atteint la barre de 50% cote de popularité, celle de Bruno Tshibala ne cesse de dégringoler et se trouve à 28%.
Visiblement, le Chef du gouvernement paie les conséquences de ses promesses non tenues et de ses déclarations à l’emporte-pièce car, 67% des congolais interrogés désapprouvent son action et se sentent trahis par celui qui a œuvré aux côtés d’Etienne Tshisekedi durant une trentaine d’années. « Au-delà de tout, ce sont les difficultés quotidiennes de la vie aggravées par la dépréciation du franc congolais qui poussent bon nombre des congolais à ne pas croire aux promesses de l’ancien Porte-parole du Rassemblement des Forces sociales et politiques acquises au changement », écrit Les Points.
Dans ce sondage, des congolais se moquent de la promesse de Tshibala de ramener le taux de change à 1000 FC d’ici la fin de l’année. « Parmi les personnes enquêtées, 87% ne croient pas à sa promesse de ramener le taux de change à 1000 FC par un dollar et justifient ce scepticisme par son incapacité et impuissance à contrôler la chaine des dépenses », lit-on.
A ce propos, l’ancien cadre de l’UDPS a été corrigé à demi-mots par son Ministre des Finances, Henri Yav qui, a déclaré récemment dans la presse que le gouvernement doit déployer des efforts pour une gestion rationnelle des recettes en vue de travailler sur une base de déficit zéro. Or, au stade actuel, la réalité est tout autre. En effet, selon des analystes politiques, le Premier ministre n’a pas une main mise sur les finances et par conséquent, il éprouve du mal à connaitre ce qui entre et sort des caisses de l’Etat.
Sur les traces de Badibanga
Et pour de congolais enquêtés, il n’y a pas de grandes différences entre lui et son prédécesseur qui n’a littéralement pas eu de bilan à présenter cent jours après son entrée en fonction. « Globalement, il se dégage dans l’opinion publique une image très négative et un sentiment d’insatisfaction surtout qu’un bon nombre de sondés relèvent que les grandes attentes suscitées par son discours d’investiture et surtout par son discours de présentation du budget de l’exercice 2017 se sont soldées par un échec », précise Sondage Les Points. Et de renchérir que « d’autres vont jusqu’à affirmer qu’il est sur les traces de son prédécesseur Samy Badibanga et ne pourra tenir aucune de ses promesses ».
D’autre part, il est de notoriété publique qu’en ce qui concerne les missions prioritaires confiées à son gouvernement, Bruno Tshibala est passé à côté de la cage. Il s’agit notamment de l’amélioration des conditions sociales de la population, la réinstauration de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national et surtout de la mobilisation des moyens financiers pour l’organisation des élections présidentielle et législatives. Et ce ne sont pas des informations en provenance de la CENI faisant état de l’impossibilité d’organiser ces scrutins avant novembre 2019 qui sont de nature à renverser la tendance. Décidemment, les prochaines semaines pourraient renforcer l’impopularité du Premier Ministre. Lire l’intégralité du résultat du Sondage.
Jean DENDE