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Sera libéré ou ne sera pas libéré ? La question est sur les lèvres de presque tous les Congolais qui suivront aujourd’hui le verdict que va prononcer la Cour Pénale Internationale (CPI) quant à l’Appel interjeté par les Avocats de Jean-Pierre Bemba. Les militants de son parti, le Mouvement de Libération du Congo (MLC), retiennent leur souffle.
Rassurés de la probable libération de leur leader, plusieurs hauts cadres du MLC, venus de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, et de certaines capitales occidentales se sont donnés rendez-vous à La Haye (Pays-Bas) pour assister au procès. Selon des sources, l’ancien vice-Président de la RDC pourrait bénéficier d’une mise en liberté provisoire. Si cette étape est franchie, le sénateur Jean-Pierre Bemba, ajoutent les mêmes sources, pourrait résider en Belgique où vit déjà sa famille.
« Si les juges vont rendre cet Arrêt conformément au Statut de Rome, après avoir entendu les arguments de chacune des parties qui ont interjeté appel. Mais, il n’y a aucune influence qui peut être exercé sur les juges de la Cour Pénale Internationale (CPI), libre à chacun de faire des déclarations, d’émettre des opinions. Mais, l’Arrêt que nous attendons le 8 juin sera rendu par la Cour en toute indépendance, sans aucune interférence », a indiqué Patrick Tshibuyi, chargé de la sensibilisation au Bureau de la CPI/RDC. Il a fait cette déclaration au cours du point de presse de la MONUSCO.
Requinquer l’opposition
Sur le plan politique, une probable libération du leader du MLC devrait avoir une influence sur la vie politique en République Démocratique du Congo. Prisonnier, Jean-Pierre Bemba est très courtisé par les acteurs politiques congolais qui défilent dans sa cellule à La Haye. Le dernier à le rencontrer dans sa cellule, c’est Adolphe Muzito, haut cadre du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) et candidat à la prochaine présidentielle.
Challenger de Joseph Kabila à l’issue de l’élection présidentielle de 2006 où il était au second tour par 48%, Jean-Pierre Bemba avait le statut de file de l’opposition avant qu’il ne soit contraint à l’exil. Cinq ans plus tard, c’est-à-dire à l’issue de l’élection présidentielle de 2011, il avait été succédé par Etienne Tshisekedi qui était arrivé 2ème avec 33% contre 48% au gagnant Joseph Kabila.
Logiquement, après la mort d’Etienne Tshisekedi, si Jean-Pierre Bemba était libéré, il récupérerait son statut de chef de file de l’opposition. Certes, Félix Tshisekedi, qui a succédé à son père à la tête de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) draine de foules, mais le leader du MLC, dont l’incarcération par la CPI a toujours été considérée comme un règlement de compte, verrait sa cote montée au sein de l’opinion.
Il en serait de même pour Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga. Candidat déclaré à la prochaine présidentielle pour le compte de la plate-forme « Ensemble pour le changement », le président du TP Mazembe bénéficie d’une popularité au sein de l’opinion congolaise, mais JP Bemba peut le supplanter de par le fait qu’il a eu, dans le passé, à montrer qu’il pouvait affronter Joseph Kabila.
Jouer au fédérateur
Des observateurs de la vie politique congolaise verraient le leader du MLC fédéré l’opposition congolaise si jamais il recouvrait sa liberté. Ancien chef rebelle, ancien vice-Président de la République, Jean-Pierre Bemba paraît plus outillé que les autres leaders de l’opposition, surtout ceux qui briguent la magistrature suprême. Si les autres opposants peuvent être accusés d’avoir collaboré directement ou indirectement avec le pouvoir de Kinshasa, le leader du MLC, lui, peut se prévaloir d’avoir combattu le régime de Kinshasa politiquement et militairement.
Reste à savoir si les opposants restés au pays vont accepter de voir le leader du MLC devenir le nouveau « patron » de leur structure si la CPI le libérait.
CN