Mois de mars porte-bonheur pour le Mouvement de Libération du Congo (MLC). En tout cas, c’est le cas de le dire. Outre l’attente du verdict de son leader Jean-Pierre Bemba, incarcéré à La Haye depuis 2007, le MLC vient de remporter la présidence des bureaux définitifs dans trois provinces de l’ex-Equateur.
Membre de la Dynamique pour l’Action de l’Opposition, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) s’est lancé dans la course en ce qui concerne les élections des membres du bureau des Assemblées provinciales dans les nouvelles provinces issues de démembrement des anciennes provinces.
A l’issue de l’exercice, le parti du sénateur Jean-Pierre Bemba va commander les bureaux définitifs des Assemblées provinciales dans les provinces du Nord-Ubangi, de la Mongala et de la Tshuapa. Seule la province du Sud-Ubangi a échappé au MLC. L’Assemblée provinciale de cette province sera présidée par un membre du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD).
Selon Radio Okapi, «le bureau de l’assemblée provinciale du Nord-Ubangi qui sera présidé par Jacob Mbelewa est dominé par les membres du Mouvement de Libération du Congo (MLC)». D’après plusieurs sources, le Gouverneur de la nouvelle province du Nord-Ubangi devrait être issu des rangs du MLC ou d’un parti allié. «Ce serait une catastrophe si le contrôle du Nord-Ubangi échappe au MLC», conclu un analyste politique.
Dans les deux provinces de la Mongala et de la Tshuapa, la situation n’est pas la même. Certes, le MLC a la présidence des bureaux des Assemblées provinciales, mais les autres membres du bureau viennent des partis membres de la Majorité Présidentielle. C’est sûr que les Gouverneurs de ces deux provinces devraient provenir de la Majorité Présidentielle.
Des crises à craindre
Avant son démembrement, l’Equateur était cataloguée comme la province où l’Assemblée provinciale ne travaillait pas à cause des crises politiques à répétition. Ce « virus », si l’on y prend garde, risque de sévir dans trois nouvelles assemblées provinciales de l’ex-Equateur : la Mongala, la Tshuapa et le Sud-Ubangi.
Dans les deux premières provinces citées, si les présidents sont issus des rangs du MLC, le reste des membres des bureaux sont venus de la Majorité Présidentielle. Il sera donc difficile aux présidents du parti de Jean-Pierre Bemba de travailler dans la quiétude. Dans le Sud-Ubangi, c’est l’inverse. Le président est venu du PPRD, mais les autres sont issus du MLC.
En attendant le 21 mars
Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) triomphe dans son «jardin» de l’ex-Equateur au moment où les militants de son parti en particulier, et tous les Congolais en général, ont les yeux et les oreilles tournés vers La Haye (aux Pays-Bas). En effet, c’est le 21 mars prochain que la Cour Pénale Internationale (CPI) rendra le verdict du sénateur Jean-Pierre Bemba incarcéré depuis le mois de septembre 2007.
Le leader du MLC est jugé pour des crimes commis par ses militaires (alors chef rebelle) en République Centrafricaine (RCA) lors de la guerre entre François Bozizé et feu Ange-Félix Patassé. Les militaires de Jean-Pierre Bemba s’étaient rendus en RCA sur invitation de Ange-Félix Patassé, alors chef de l’Etat en Fonction.
CONGO NOUVEAU