La cérémonie de soixante ans d’âge du ministre de l’Economie nationale a été organisée avec faste le mercredi 13 janvier, à Majestic River, au bord du Fleuve Congo, à Kinshasa. Une occasion pour ses proches de dévoiler au grand jour les qualités d’un homme serviable. Témoignages ! Après une randonnée fluviale à l’honneur du ministre et des invités, certaines personnalités qui connaissent Modeste Bahati n’ont pas tari de mots pour vanter ses qualités. Michel Birindwa, cadre de l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo (AFDC) et fils de Faustin Birindwa, reconnait en Bahati, « un homme simple, cohérent et honnête ». C’est quelqu’un qui, selon lui, respecte toujours ses engagements.
Clovis Mutiri wa Bashara, ministre du Tourisme, qui dit connaître Modeste Bahati depuis 30 ans, salue ses réalisations. A 60 ans, il a fait beaucoup de choses, a-t-il affirmé. Pour lui, le patron de l’Economie nationale est un homme à trois dimensions. Premièrement, il est un bon manager. Quand il était à la Société nationale d’assurance (SONAS), témoigne Clovis Mutiri, il gérait cette entreprise des mains de maître.
Son passage au ministère de l’Emploi, Travail et de la Prévoyance sociale a fondamentalement changé des choses. L’homme en est pour beaucoup dans la revitalisation de l’Institut national de sécurité sociale (INSS). Ce service de l’Etat fait partie des modèles aujourd’hui, car il possède plusieurs actions. Et cela, grâce à Modeste Bahati. L’Office national de l’emploi (ONEM), qui fut longtemps un canard boiteux, reçoit des fonds du patronat congolais pour son fonctionnement.
Un politique organisé et fin stratège…
La deuxième dimension révélée par Mutiri c’est sur l’échiquier politique. Le sens de la politique de l’autorité morale de l’AFDC ne laisse personne indifférent. D’aucuns s’accordent à dire que Bahati Lukwebo est un fin stratège. Et Clovis Mutiri ne l’a pas éludé dans les dimensions qu’il décèle dans cette personnalité de la Majorité présidentielle. La création de l’AFDC suivie d’un score surprenant réalisé aux législatives de 2011 (21 députés) reste, pour lui, un exploit politique considérable.
Un homme de cœur
Tous les témoignages recueillis lors de cette cérémonie convergent sur un point : l’esprit de partage. Clovis Mutiri l’a également reconnu. Bahati, c’est quelqu’un de bien, dit-il. Selon lui, l’autorité morale de l’AFDC n’est pas tribaliste. Son parti est constitué des ressortissants de plusieurs provinces. Lâchant sans peur d’être contredit que « Bahati est un grand leader du Kivu ».
D’un ton amusant, Didas Pembe a indiqué qu’avec Bahati, « tu peux le faire croire que ta mère est décédée deux fois » parce qu’il est toujours prêt à aider. Et quand il aide, il le fait « sans un cœur ostentatoire », a-t-il souligné.
De son côté, Jean Collin Musonda, son directeur de cabinet, rappelle le sens managérial du ministre. « Mon chef est un bon manager », reconnait-il avant de poursuivre que grâce à son sens élevé de management, il a pu bénéficier de toute la confiance des membres et cofondateurs de son parti.
Serge Bahati, son fils, âgé d’environ 18 ans, reconnait en son père la capacité d’être toujours prêt à aider et à servir les autres. Quant à Pierre Pay-Pay, il a rappelé que quand il était ministre des Finances, Bahati Lukwebo l’était au Budget. Les deux avaient très bien collaboré grâce au sens de compréhension très élevé de son collègue du Budget. A l’en croire, Bahati est l’une des rares personnes très intelligentes qu’il a connues. « Il a une mémoire d’éléphant », a-t-il dit.
L’homme, un parcours…
Né le 13 janvier 1956, à Katana dans la ville de Bukavu, Modeste Bahati est originaire du territoire de Kabare dans la Province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo. Il fait ses études primaires à l’EP/Catholique de Mwanda Katana où il obtint un Certificat de six ans d’études primaires en 1968. Il sera ensuite inscrit au Petit Séminaire de Nyangezi, puis à l’Athénée d’Ibanda à Bukavu, et fera la Section Commerciale et Administrative.
Ses études secondaires seront sanctionnées par l’obtention d’un Diplôme d’Etat en 1975. Après ce cursus, il va s’inscrire à l’Institut Supérieur de Commerce de Kinshasa (ISC/Kinshasa) et obtient un diplôme de Graduat en Sciences Commerciales et Financières avec mention Distinction. Puis, il va enchaîner avec la Licence à l’Ecole Nationale Supérieure des Finances et d’Administration Bancaire. Comme si cela ne suffisait pas, il va en Italie (Finafrica/Milan) parfaire ses connaissances et obtient un Master en Finances Publiques. De là, il s’inscrit à l’Université de Milan/Italie et obtient un Doctorat en Economie Appliquée, option Finances et Banque Centrale avec mention « SUM CUM LAUDE ». En octobre 2011, il défend avec succès une thèse de Doctorat PhD en Economie Appliquée option Comptabilité et obtient la mention Grande Distinction à la Brichman International University/USA et devient Docteur en PhD en Economie.
Dans sa carrière professionnelle, il a assumé successivement les fonctions suivantes : Député à l’Assemblée nationale ; Président du groupe parlementaire des députés Indépendants/GPI à l’Assemblée nationale (42 députés) ; Professeur de Comptabilité des entreprises à succursales multiples et de Gestion des Assurances à l’Institut Supérieur de Commerce de Kinshasa (ISC/Kinshasa) ; Point Focal du NEPAD/Afrique Centrale et Président de la Commission de la Bonne Gouvernance du NEPAD en RDC ; Consultant agréé de la Banque Africaine de Développement (BAD) Abidjan/Côte d’Ivoire ; Président de l’Organisation pour la Paix, la Démocratie et la Sécurité dans les Pays des Grands Lacs ONG (OPDGL) ; Président Directeur Général des Entreprises du Groupe Taverne ; Président National du Parti Politique AFDC (Alliance des Forces Démocratiques du Congo) ayant gagné 21 sièges aux élections législatives de 2011.
Fonctions antérieures : Premier Vice-Président de la Commission Finances, Banques et Monnaies à la Conférence Nationale Souveraine (1991) ; Président de la Composante Société Civile/Forces Vives ; Porte-Parole Adjoint au Dialogue Intercongolais à Sun City et à Pretoria en Afrique du Sud (2001-2003) ; Président National de la Société Civile du Congo (SOCICO) de 1992 à 2010 ; Point Focal de la Société Civile Africaine près l’Union Africaine pour l’Afrique Centrale (2001-2010) ; Administrateur-Délégué Général de la SONAS (Société Nationale d’Assurances) en 2005 ; Ministre du Budget (1994) ; Ministre de la Fonction Publique (1995) ; Questeur de l’Assemblée Nationale (2006-2009).
Emplois antérieurs
En 1979 : Chef de Bureau à l’Union Zaïroise des Banques (UZB) ; 1987 : Professeur des théories monétaires à l’Università Statale di Milano ; Directeur Administratif et Financier à la Coopération Italo-Zaïroise ; Professeur Assistant à l’ISC/Kinshasa ; 1990 : Chef de Division Administrative au Service National d’Hydraulique Rurale (SNHR) ; 1991 : Chef des Travaux à l’ISC/Kinshasa ; 1992 : Administrateur-Directeur Commercial à la Banque de Crédit Agricole ; Conseiller de la République/Parlement de Transition (Député) ; Président de la Commission Economique et Financière du Haut Conseil de la République Parlement de Transition ; 1993 : Professeur de Comptabilité des Entreprises à succursales multiples à l’ISC/Kinshasa et de Gestion des Assurances ; 1998 : Secrétaire Rapporteur de la Commission des Réformes Institutionnelles ; 1999 : Trésorier National du Débat National ; 2000 : Député National de l’ACL/PT ; Membre du Comité de Suivi de l’Acte d’Engagement (Pacte Républicain) du Dialogue Intercongolais signé à Gaborone par les Délégués ; 2003 : Coordonnateur Adjoint du PAWA (Peace Accords Watch in Africa) pour la RDC ; 2006 : Député National élu du Sud-Kivu ; 2007 : Questeur élu de l’Assemblée Nationale ; 2012 : Ministre de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance Sociale
Réélu Député national au Sud-Kivu (Territoire de Kabare) en 2011, M. Bahati Lukwebo Modeste est depuis décembre 2014 ministre de l’Economie nationale. Il parle plusieurs langues : français, italien, anglais, lingala et swahili. Il a, à son actif, plusieurs publications scientifiques dont le dernier s’intitule « Les banques africaines face aux défis de la mondialisation de l’économie, L’Harmattan, Paris 2012 ».
Dido Nsapu