* A Kin, on qualifie ses propos d’une somme des aveux teintés de discourtoisie…
* A la Ligue des femmes « les traitres sont odieux, même pour ceux à qui profite leur trahison »
* Au Sud-Kivu, on exige carrément son retrait du gouvernement et son arrestation immédiate…
L’homme n’imaginait pas la pluie de réactions que ses frasques dans les médias pourraient provoquer au sein de l’opinion mais surtout dans son propre parti, l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC). Dans une déclaration rendue publique le samedi 16 juin dernier, le secrétaire général de l’AFDC, Patrick Djanga est monté au créneau pour recadrer ce troisième Vice-président de l’AFDC, Joseph Kokonyangi Witanene, après sa réaction « déplacée », la semaine dernière, contre le constat de son auto-exclusion du parti. A l’AFDC, on ramène le concerné sur terre tout en le rappelant les obligations statutaires.
Comme il fallait s’y attendre, l’AFDC n’a visiblement pas apprécié la sortie on ne plus cavalière de Joseph Kokonyangi, troisième Vice-président de ce parti, contestant publiquement la qualité de signature de son autorité morale, Modeste Bahati Lukwebo dans la correspondance adressée au Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité, faisant état de son auto-exclusion du parti. « Alors qu’il a été mandaté par le parti au poste de Secrétaire général adjoint de la Majorité présidentielle, passant aux aveux, son désintéressement aux activités du parti et sa non cotisation, Monsieur Kokonyangi se disant chef de son autorité morale, a cru qu’en assumant les responsabilités au sein de la Majorité présidentielle, il était exempté de ses obligations statutaires et réglementaires de son parti dont le respect lui vaudrait la qualité de membre et son maintien comme Vice-président. », a déclaré Patrick Djanga, secrétaire général du parti. Dans cette sorte de contre-offensive, l’AFDC s’est voulue chirurgicale : « Notifié du constat de son auto-exclusion et en attendant que les organes du parti statuent sur les différents griefs mis à sa charge, explique cette déclaration, Monsieur Kokonyangi qui ne doit pas ignorer que c’est en qualité de délégué de l’AFDC, sous l’impulsion de Bahati Lukwebo, qu’il occupe le poste au sein de la grande structure qui est la Majorité présidentielle, pour vanter son égo vis-à-vis de son autorité morale, devrait apporter la preuve tangible de ses cotisations, de sa participation aux activités du parti comme le font les autres hauts cadres du Bureau politique de la Majorité présidentielle vis-à-vis de leurs partis d’appartenance. »
Mais contre toute attente, poursuit la déclaration, « l’AFDC constate, non sans regret, que loin de rencontrer en toute humilité les griefs mis à sa charge par une justification fondée, Monsieur Kokonyangi pour esquiver, qualifie d’irrégulière la lettre lui notifiant le constat de son auto-exclusion et se lance dans des propos injurieux vis-à-vis de ses camarades et surtout vis-à-vis de celui qui a fait qu’il soit ce qu’il est. »
Incapable de contredire les griefs…
L’AFDC qui s’est sentie indignée de ce cadre, l’invite à prouver à la face du monde le contraire des faits justifiant son auto-exclusion. Il s’agit de la « non-participation aux activités du parti, préférant s’afficher de plus en plus dans des rencontres politiques aux côtés des autres partis politiques ou regroupements, s’éloignant ainsi de sa propre formation politique dont il assure la vice-présidence et vis-à-vis de laquelle il ne semble plus attacher son attention », a rappelé l’AFDC. Mais aussi, « son implication directe et active dans le débauchage des cadres de l’AFDC pour leur adhésion à d’autres partis avec l’intention de dégarnir et de démobiliser volontairement les militants de l’AFDC ». D’autres griefs mis à sa charge, c’est notamment le « défaut de cotisation » et « l’organisation de son indisponibilité prolongée » au détriment du parti par la mise sur pied « d’un mécanisme d’inaccessibilité même à l’endroit de l’autorité morale alors qu’en sa qualité de Vice-président il lui revient d’être plus disponible que quiconque. », fait remarquer le parti.
Kokonyangi, le discourtois ?
Alors que ses déclarations dans la presse ont toujours été souvent critiquées, cette fois-ci, l’homme s’en prend violemment à sa propre formation politique, surtout à son autorité morale du parti. Ce qui a aussi fait bondir l’AFDC. « Les propos de M. Kokonyangi Witanene vis-à-vis de l’autorité morale de son parti dont il se dit être le chef ne sont rien d’autres qu’une somme des aveux teintés de discourtoisie, preuve qu’il ne se considère plus de l’AFDC mais au-dessus de celle-ci », souligne-t-on du côté de l’AFDC. Avant de rappeler à Kokonyangi qu’il n’y a pas un moment plus indiqué pour constater l’auto-exclusion d’un membre lorsque ce dernier tombe sur les griefs tels que rappelés ci-haut. « Et en le faisant, on ne le déstabilise point, mais on prévient toute la Majorité présidentielle de l’infidélité d’un cadre contre son parti. », tâche de préciser le parti de Modeste Bahati.
Bahati n’a pas violé la Constitution
Kokonyangi qui mentionnait l’intention de saisir la justice sous prétexte que Modeste Bahati a violé la Constitution en signant un document du parti alors qu’il devrait garder une distance au regard de ses fonctions de ministre au sein du gouvernement, l’AFDC a apporté un démenti. « Loin de violer les pertinentes dispositions de l’article 97 de la Constitution, la lettre de l’autorité morale et initiateur de l’AFDC tire sa source des textes régissant les partis qui lui reconnaissent, sans assurer la présidence quotidienne, des prérogatives pour prendre des mesures conservatoires, avant l’ouverture des actions disciplinaires par le collège des fondateurs, l’organe disciplinaire. », peut-on lire dans la même déclaration de samedi dernier.
Le Sud-Kivu déferle sur Kokonyangi
A la fédération de l’AFDC/Sud-Kivu, son président n’est pas allé par le dos de la cuillère et demande carrément le retrait de Kokonyangi du gouvernement et du Bureau politique de la Majorité présidentielle où il a été délégué par l’AFDC et occupe les fonctions de secrétaire général adjoint. L’AFDC/Sud-Kivu exige également son « arrestation immédiate » pour « injures publiques et amputations calomnieuses » à l’endroit de son autorité morale, Modeste Bahati Lukwebo ainsi que la « vente illicite » des maisons et parcelles de l’Etat dans la capitale et dans les provinces.
S’agissant de sa présence au sein du gouvernement et du Bureau politique de la MP, Patrick Djanga pense que les conséquences de cette auto-exclusion sont claires : « Ça serait une aberration » de continuer à assumer ses fonctions au sein du Bureau politique de la Majorité présidentielle et au sein du gouvernement, a-t-il répondu à Congo Nouveau en marge de la déclaration de l’AFDC à Kinshasa. « Nos statuts n’ont jamais dit qu’un co-fondateur était intouchable », a-t-il asséné comme pour répondre à l’argument de co-fondateur brandi par Kokonyangi. Djanga ajoute que les relations de Kokonyangi au sein de la Majorité présidentielle ne lui confèrent pas le statut de « toute puissance » pour « by-passer » les règlements et statuts du parti.
Kas