Payer deux fois pour un même travail, c’est ce qu’on appelle faire des dépenses superflues. Et c’est malheureusement à ce genre d’exercice que se livre Anatole Kikwa, dans les travaux de réfection des locaux du centre médical de l’Office de gestion du fret multimodal(OGEFREM), au rez-de-chaussée de l’immeuble Botour.
La rénovation des locaux du centre médical de l’Office de gestion du fret multimodal(OGEFREM), au rez-de-chaussée de l’immeuble Botour à Kinshasa, est au cœur d’un scandale financier.
Ayant attribué, hors procédure légale, le marché de l’exécution de ces travaux, le Directeur général ai, Anatole Kikwa, est désigné comme responsable de cette faute grave qui engage des dépenses supplémentaires à l’entreprise. Car à peine quatre mois après la fin des travaux, une autre équipe a été dépêchée à la rescousse pour réparer les dégâts causés par un premier travail de réfection mal exécutée. .
Comme si cela ne suffisait pas, les doutes persistent quant à l’expertise de cette nouvelle équipe, encore sélectionnée par la magie du marché de gré à gré si familier au numéro un de cet office. Pendant ce temps, une galerie commerciale mise à location par l’OGEFREM toujours à Botour peine à trouver preneur car, apprend-t-on, les potentiels clients n’ont pas confiance vu l’état dans lequel elle se trouve. Le centre médical se trouve, lui, sans personnels pour des raisons que personne n’explique jusqu’à présent.
Le lundi 11 janvier, quelques ouvriers rencontrés sur le lieu, ont indiqué avoir reçu des instructions claires de ne parlait à personne au sujet des travaux qu’ils exécutent. Cette affaire vient s’ajouter à la liste déjà débordante des faits de mauvaise gestion que l’on colle à Anatole Kikwa. Au nombre desquels, l’envoie de son épouse à l’étranger aux frais et au nom de l’Ogefrem, l’attribution des marchés de gré à gré, la marginalisation de certains travailleurs qui, par peur d’être licenciés, ont choisi de taire leur mécontentement.
Nécessité d’un audit
Parachuté à la tête de l’Ogefrem, Anatole Kikwa a un passé de gestionnaire controversé. « La vérité aujourd’hui est que, Anatole Kikwa est habitué à ce genre d’affaires. Rappelez-vous que lorsqu’il était sous-directeur commercial à la Société commerciale des transports et des ports SCPT (ex-Onatra), à Matadi, il était accusé d’avoir sorti frauduleusement une centaine de conteneurs. Plus récemment, des voix se sont élevés pour demander la publication des véritables chiffres de dépenses effectuées pour la construction et la réhabilitation des infrastructures de l’Ogefrem sous sa direction », explique une source interne. Et de poursuivre qu’à chaque fois qu’il est cité dans une affaire de malversation financière, le numéro un intérimaire de l’Ogefrem n’hésite pas de recourir au trafic d’influence. « Des fissures dans les murs d’un imposant immeuble comme Botour est un danger qu’il faut prendre au sérieux. Anatole Kikwa veut se ressaisir en cascade, en dernière minute. Mais c’est trop tard car il ne remboursera pas l’argent du contribuable congolais décaissé de l’Ogefrem pour financer ces travaux. D’où, il faut que le Conseiller spécial du Chef de l’Etat qui s’occupe de la lutte contre la corruption et la fraude prenne des mesures qui s’imposent pour déterminer la destination qu’ont prises ces sommes d’argent et de sanctionner des potentiels coupables », avance un avocat contacté à ce sujet. Avec les accusations de malversations financières qui s’enchainent à l’Ogefrem dont on cite Anatole Kikwa, un audit s’impose avant la fin du mandat de l’actuel comité de gestion. Affaire à suivre…
CN