Chaque jeudi, la cloche va retentir dans chaque paroisse catholique à partir de 21 heures, pendant 15 minutes. Au même moment, tous les fidèles sont priés de faire des bruits partout où ils se trouveraient. Objectif : réclamer l’alternance politique à la tête du pays. Après une série de messages d’éveil patriotique des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), les catholiques passent désormais à l’action pour réclamer l’alternance démocratique à la tête du pays, qui passe, pour eux, par le respect de l’accord de la Saint-Sylvestre.
Au cours des messes dites hier, dimanche 10 décembre, il a été annoncé une série d’actions cette semaine.
Chaque jeudi à partir de 21 heures, la cloche va retentir dans chaque paroisse catholique à travers le pays. Au même moment, il est demandé à chaque citoyen congolais, catholique ou pas, de faire des bruits où qu’ils se trouvent. Coups de sifflet, agitation de casseroles, portails et autres sont recommandés.
A partir de ce lundi, il sera récité, lors des messes matinales, une prière pour la nation qui sera précédée d’un rappel du message de la CENCO face à la situation préoccupante du pays.
Ces actions entrent dans la ligne droite des recommandations des évêques de la CENCO aux fidèles.
« Face au tableau sombre que présente aujourd’hui notre pays, la pire des choses est le découragement ! Il ne faut céder ni à la peur ni au fatalisme. Une minorité de concitoyens a décidé de prendre en otage la vie des millions de Congolais. C’est inacceptable ! Nous devons prendre en main notre destin commun. C’est le moment historique d’être des ambassadeurs du Christ (2 Co 5, 20) dans l’espace public, au cœur du monde et d’avoir une présence active et courageuse dans le monde de la politique », peut-on lire dans le message des évêques distribués en quatre langues nationales depuis quelques semaines.
Réussir là où le Rassemblement échoue
Les évêques, qui ont assuré la médiation entre politique au Centre interdiocésain en 2016, tiennent à ce que l’actuel président ne brigue pas un troisième mandat, conformément aux engagements pris dans l’accord de la Saint-Sylvestre qui, pour eux, reste l’unique feuille de route solidement fondé sur la Constitution de la République. De ce fait, il faut exiger son respect et sa mise en application intégrale par les signataires.
L’Eglise catholique, populaire et représentée dans tous les coins du pays, a les moyens de réussir là où le Rassemblement de l’opposition échoue depuis la mort de Tshisekedi. Cette méga plateforme, coincée par le pouvoir en place qui étouffe toutes ses actions publiques, peine à mobiliser la population pour l’alternance démocratique.
Si elle ne fera pas partir Kabila, la méthode adoptée par l’église catholique a au moins la chance d’être suivie, sans donner la possibilité au pouvoir public de l’étouffer. Au moins, la voix du peuple pourrait être entendue à travers des bruits de cloche et casseroles.
CN