En attendant le débat sur la convocation ou non du dialogue national souhaité par le chef de l’Etat, Joseph Kabila, l’actualité politique reste dominée, au niveau de la Majorité Présidentielle, par le dossier du retrait des noms des membres de la MP qui concourent à l’élection des Gouverneurs. Sur 135 dossiers reçus par le bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour l’élection des Gouverneurs, 75 viennent des candidats indépendants.

Selon une requête adressée mardi à la CENI, relayée par plusieurs médias, la MP réclame le «retrait des candidatures des partis politiques et personnalités membres de la Majorité Présidentielle» qui n’ont pas obtenu «l’aval de leur camp politique» pour se présenter à l’élection des gouverneurs dans les nouvelles provinces.
En effet, dans une lettre signée le 23 février et adressée au bureau de la CENI, Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale et Secrétaire exécutif de la MP, a sollicité le rejet des candidatures, pour l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs dans les 21 nouvelles provinces, de certains «membres des partis et personnalités politiques de la MP» qui n’ont pas obtenu le «quitus de [leur] famille politique». Dans ladite lettre, rapporte Jeune Afrique, la Majorité Présidentielle rappelle qu’elle «s’est fait l’honneur de déposer les listes de ses candidats gouverneurs et vice-gouverneurs [le 10 février] à travers les provinces concernées» et que toutes les autres candidatures déposées après cette date et celles qui «ne sont pas soutenues par des mandats et procurations politiques de la famille politique (…) tombent caduques».

Quid de l’indépendance de la CENI ?
Après la lettre d’Aubin Minaku, d’aucuns attendent voir comment va réagir Corneille Nangaa, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). La réponse du président de la centrale électorale de la RDC reste une véritable température politique. Corneille Nangaa aura là l’occasion de montrer à la face du monde qu’il dirige une institution qui est réellement indépendante vis-à-vis du régime en place.  Pour Me Baudouin Mayo, intervenant hier sur radio Top Congo FM, la MP, à travers la lettre signée par Aubin Minaku, vient de montrer que la famille politique du chef de l’Etat ne joue pas pour la promotion de la démocratie en RDC. «Comment le parton de la MP peut-il donner des ordres à une institution censée être indépendante comme l’indique son nom ?» s’interrogé Me Mayo. Pour ce dernier, la MP vient, par ce geste, de montrer que le «Parti-Etat» n’a jamais été enterré.
Il faut dire que les «injonctions» d’Aubin Minaku donnent de la matière à réflexion à plusieurs juristes. Comment peut-on refuser à une personne, dans un pays qui se veut démocratique, d’exprimer ses ambitions politiques ? On va sûrement nous brandir l’argument lié à la discipline de la famille politique, mais les responsables oublient que sur la liste des candidats aux élections en RDC figure la rubrique «candidats indépendants».   Selon plusieurs sources proches de la MP, la décision prise par la haute hiérarchie risque de créer de nouvelles frustrations au niveau de leur famille politique. A en croire les mêmes sources, les noms de plusieurs Commissaires spéciaux, proposés pourtant par la MP il y a quelques mois, figurent sur la « liste noire » d’Aubin Minaku.  L’autre cas chaud à gérer est celui du Parti Lumumbiste Unifié (PALU). En effet, la MP, apprend-t-on des sources proches du parti du Patriarche Gizenga, a instruit à cette dernière formation politique de retirer ses candidatures dans la course. «Le PALU n’est pas membre de la MP, mais un allié, explique un cadre du PALU. Par ce fait, nous n’avons des consignes à avoir de notre partenaire pour aligner nos candidats en ce qui concerne l’élection des Gouverneurs».

CONGO NOUVEAU

 

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