« On est allé très très loin pour écarter Moïse Katumbi de l’élection présidentielle en RDC ». C’est par ces paroles que Me Dupont Moretti, l’avocat français de Moïse Katumbi a terminé sa conférence de presse, ce mardi 24 juillet.
Lors de cette conférence de presse, Me Dupont Moretti n’a pas mâché ses mots. « Tout a été monté de toutes pièces. Moïse Katumbi peut rentrer en RDC. » Et de détailler les « affaires » qui auraient pu empêcher Moïse Katumbi de rentrer en homme libre et en candidat pour l’élection présidentielle.
« Les deux dossiers sont deux farces qui ont été montées pour éviter que Moïse Katumbi puisse participer aux élections », a-t-il lancé, avant de détailler.
« Dans le dossier des mercenaires, le 27 juin dernier, la Cour suprême a suspendu cette pantalonnade parce qu’il y avait trop d’irrégularités dans ce dossier. Il n’y a donc plus, pour l’instant, d’affaire des mercenaires. Dans le dossier Stoupis, la situation est ubuesque. Je rappelle que la juge de ce dossier a trouvé refuge en France après avoir été menacée pour rendre justice. Elle bénéficie, en France, du soutien de la Ligue de défense des Droits de l’homme. Dans ce dossier Stoupis, il y a un appel qui a été interjeté. Cet appel est suspensif. Il n’y a donc rien qui empêche Monsieur Katumbi de rentrer en homme libre dans son pays« .
Nationalité italienne
Quelques instants plus tard, Me Dupont Moretti abordera le dossier de la nationalité italienne de Moïse Katumbi : « Un autre dossier monté de toutes pièces quand le pouvoir congolais s’est rendu compte que les deux précédentes affaires étaient insuffisantes pour l’empêcher de se présenter à la présidence. Petit rappel, dans les dossiers des pseudos mercenaires et Stoupis, Moïse Katumbi est considéré par la justice congolaise comme un Congolais. Pas un Congolo-italien mais un Congolais », explique l’avocat français qui poursuit en brandissant une lettre, la réponse reçue d’Italie. « Nous avons écrit le 9 juin a l’administration de la ville de San Vito (où Katumbi aurait reçu ses documents d’identité italiens). La réponse a été traduite en français devant un tribunal et porte le sceau du procureur de la République de Milan », continue Me Dupont Moretti, qui enchaîne en lisant cette réponse : « Nous ne pouvons donner aucune information sur la nationalité de Moïse Katumbi car il n’a jamais été inscrit sur les registres de l’Etat civil italien ». Et d’ajouter : « et cela aussi bien sous le nom de Moïse Katumbi Chapwe que sur celui de Moïse Katumbi Soriano. L’administration communale n’a jamais remis le moindre document d’identité à Moïse Katumbi. Toutes les pièces qui ont circulé sur les réseaux sont donc des faux. »
L’avocat poursuivra lors d’un échange de questions – réponses sur le sujet en s’interrogeant faussement sur les raisons de ce faux et sur les possibles auteurs de ces documents avant de pointer un doigt accusateur vers le pouvoir en place à Kinshasa.
Rentrer libre
Ces derniers éléments peuvent-ils permettre à Moïse Katumbi de rentrer sans danger et de déposer sa candidature à l’élection présidentielle ?
« Oui, en droit », répond l’avocat. « Si le pouvoir décide de l’arrêter, il s’agira d’une arrestation arbitraire » avant de rappeler que la Cour des droits de l’homme des Nations unies avait déjà exigé, en mai 2017, que la sécurité du candidat Moïse Katumbi soit garantie lors de son retour au pays.