Olenghankoy et Pierre Lumbi n’ont-ils pas enterré la hache de guerre?

Le Conseil National de Suivi de l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre et du processus électoral (CNSA) a saisi officiellement le Ministère de l’Intérieur et Sécurité pour demander l’annulation de l’agrément des doublons des partis du G7. Le Président de cette structure d’appui à la démocratie, Joseph Olenghankoy a reconnu l’appartenance de ces partis à l’opposition, à l’exception du Mouvement Social pour le Renouveau (MSR) de Pierre Lumbi.

Le Ministère de l’Intérieur et Sécurité a réagi favorablement à sa demande en demandant, à travers une correspondance, aux cadres qui sont restés au sein de la Majorité présidentielle d’adhérer à d’autres partis ou de créer une plateforme des personnalités proches de la famille politique du Chef de l’Etat.
C’est au terme des enquêtes menées par une commission chargée de trouver de solutions à la question de dédoublement de l’Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC), le Parti Démocrate Chrétien (PDC), l’Union Nationaliste des Fédéralistes du Congo (UNAFEC), l’Union Nationale des Démocrates Fédéralistes (UNADEF) et le MSR que cette décision a été prise.
A l’issue de la séance plénière extraordinaire tenue mercredi 21 mars 2018 pour examiner le rapport de ladite commission, le CNSA a tranché en faveur des leaders de ces partis qui ont rejoint l’opposition en 2016.
« Le CNSA est heureux d’informer à l’opinion tant nationale qu’internationale que la question du dédoublement des partis politiques en RDC a désormais trouvé sa solution conformément à l’Accord et grâce à la bonne volonté des uns et des autres », a annoncé la déclaration finale.

Le MSR pas concerné
En ce qui concerne le MSR par contre, le CNSA a donné raison aux cadres qui sont restés au sein de la famille politique du Chef de l’Etat. « Le CNSA recommande au Ministère de l’Intérieur et Sécurité de ne considérer comme parti politique que le MSR couvert par l’arrêté ministériel du 23 janvier 2016. Quant à Monsieur Pierre Lumbi, le CNSA lui recommande de créer son propre parti et demande au Ministère de l’Intérieur de lui en faciliter l’enregistrement », a tranché le CNSA.
Pour cause, il affirme que Pierre Lumbi n’avait jamais obtenu l’Arrêté d’enregistrement et utilisait jusqu’à son divorce politique avec le Chef de l’Etat l’arrêté d’enregistrement N°91/0042 du 19 avril 1991 du MNR.
«En septembre 2015, le MSR qui a été restructuré sous la direction du Secrétaire général Rubota a obtenu un arrêté d’enregistrement N° 25/CAB/VPM/MINITER SEC/EB/001/2016 du 23 janvier 2016 », a précisé le Président du CNSA. A l’en croire, Lumbi a refusé de présenter aux enquêteurs les documents qui attestent l’existence de son parti.
Réagissant à ces accusations, le Secrétaire exécutif du MSR, Dieudonné Bolengetenge a au cours d’un point de presse tenu jeudi 22 mars 2018, accusé le CNSA et son Président de violer sa mission et la loi. Brandissant l’article le point 9 du chapitre V de l’accord du 31 décembre 2016.
Certains observateurs croient qu’au-delà des arguments officiels évoqués, le refus de l’appartenance du MSR à Lumbi par le CNSA serait lié aux mésententes entre ce dernier et le Président de FONUS. En effet, c’est à la suite de la désignation de l’ancien Conseiller spécial du Chef de l’Etat que Jeff avait créé l’aile dissidente du Rassemblement. Pour lui, il n’était pas acceptable de céder le poste qui était destiné à Etienne Tshisekedi à « quelqu’un qui venait fraichement de la Majorité présidentielle ».
Jean Dende

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