Tout le monde sait qu’il y a des massacres qui sont perpétrés au Kasaï depuis plusieurs mois et ces tueries sont attribuées aux miliciens se réclamant de Kamwina Nsapu, ce chef coutumier tué il y a quelques mois. Mais personne ne sait qui est derrière ces miliciens et/ou tueries. En attendant de savoir toute la vérité sur cette affaire, New York Times, le journal américain, fait des révélations sur le rôle qu’aurait joué le député Clément Kanku.
Un jour après l’annonce, par la justice militaire, du démarrage du procès contre les potentielles personnes impliquées dans l’assassinat de deux experts des Nations Unies, le journal New York Times révèle que le député national Clément Kanku, élu de Dibaya, dans la province du Kasaï, aurait des liens avec les miliciens Kamwina Nsapu qui sèment la terreur dans le Kasaï. En effet, le journal New Yorkais affirme que l’experte des Nations Unies, Zaida Catalán, assassinée en mars dernier avec son collègue américain Michael Sharp, détenait un enregistrement audio prouvant l’implication de l’ex-ministre Clément Kanku dans les massacres qui sont perpétrés au Kasaï.
Clément Kanku était déjà soupçonné
Selon la même source, des documents conservés sur l’ordinateur de Zaida Catalán établissent que l’experte des Nations Unies enquêtait sur le rôle supposé de Clément Kanku dans l’incitation à la violence dans la crise au Kasaï où l’armée affronte depuis un temps des miliciens du chef coutumier Kamuina Nsapu, tué en août 2016 dans une opération policière. «Zaida Catalán a conservé 130 fichiers dans un dossier sur son ordinateur sous le nom de M. Kanku. Parmi eux, il y avait une conversation téléphonique enregistrée dans laquelle il [Clément Kanku] semble discuter de mettre le feu à une ville [village] de la région, Tshimbulu, avec un subordonné. Ils parlent des assassinats ciblés d’un colonel et d’autres fonctionnaires, et d’un chaos général », renseigne New York Times.
Conversation enregistrée
New York Times publie l’une des conversations téléphoniques entre Clément Kanku et les miliciens qui étaient sur terrain. Conversations à travers lesquelles l’ex-ministre aurait donné des ordres formels pour mettre à feu et à sang la localité de Tshimbulu. «Nous avons brûlé Tshimbulu», dit le subordonné en disant : « Il est bon que nous brûlions tout ». «C’est une bonne nouvelle », répond Clément Kanku.
«Le colonel est dans sa maison. Et nous brûlons la maison afin qu’il brûle jusqu’à la mort », dit le subordonné.
Clément Kanku demande : «Avez-vous tué les gardes du corps du colonel ? «Oui, nous battons ses gardes du corps sur la tête avec nos matraques », répond le subordonné.
Que des interrogations ?
Maintenant que le journal New Yorkais vient de faire des révélations plus que graves pour le député Clément Kanku et salissant du coup la RDC, d’aucuns seraient impatients de voir comment va réagir le pouvoir de Kinshasa. Cette question vaut son pesant d’or dans la mesure où New York Times affirme que « Clément Kanku aurait donc eu des liens étroits avec les combattants de la milice ; ce qui aurait conduit à sa nomination au poste du ministre du Développement par le président Joseph Kabila, dans le but de mettre fin à cette insurrection ». En plus, comment va réagir le président de l’Assemblée nationale, institution à laquelle l’élu de Dibaya ? Enfin, comment vont réagir les électeurs de la circonscription électorale de Dibaya, eux qui avaient élu Clément Kanku en 2006, avant de le réélire en 2011 ?
CN