Après ses condamnations contre le régime de Kinshasa à travers les médias, l’homme d’affaires et gendre du président angolais, Sindika Dokolo, vient de franchir un pas malgré sa condamnation pour douze mois par le Gouvernement congolais. Il a lancé, le jeudi 10 août 2017, un mouvement citoyen nommé «Les Congolais Debout». Objectif visé : obtenir l’alternance politique en République Démocratique du Congo (RDC).
Accusé de glisser sur le terrain politique en RDC au regard de ses prises de position, Sindika Dokolo affirmait qu’il n’avait pas des ambitions politiques. Il justifiait ses déclarations par solidarité à la misère que vit la population congolaise. Outre ses déclarations politiques, l’homme d’affaires pose aussi des actes de bienfaisance à l’endroit de ses « frères congolais » – il est né d’un père congolais (l’homme d’affaires Augustin Dokolo Sanu) et d’une mère danoise. Le 30 mai 2017, sa Fondation offrait 200 tonnes des vivres aux Congolais qui ont fui les exactions perpétrées par les miliciens Kamwina Nsapu et qui ont trouvé refuge en Angola.
Jugé très dur vis-à-vis du pouvoir de Joseph Kabila, Sindika Dokolo s’est rapproché des leaders du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (Rassop) que dirige le duo Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi, par le biais d’Olivier Kamitatu, son ami d’enfance. Malgré ce rapprochement, le gendre de Dos Santos a toujours milité pour la mise en place d’un mouvement qui lutte pour le changement, au lieu de se mettre autour des individus.
Comme Macron en France
Fidèle à sa volonté de fédérer toutes les forces qui luttent pour l’alternance politique en 2017 en RDC autour des idées, Sindika Dokolo vient de lancer « Les Congolais débout », un mouvement citoyen qui a pour mission principale de pousser les tenants du régime en place à Kinshasa d’organiser les élections présidentielle et législatives d’ici le 31 décembre 2017 ; synonyme de l’alternance politique au pays de Patrice-Emery Lumumba.
Comme Emmanuel Macron en France, Sindika Dokolo veut jouer sur la fibre nationaliste, loin des tendances politiques, pour mobiliser plus des Congolais dans la lutte pour obtenir l’alternance politique en RDC. « Si, comme nous, vous pensez que la République Démocratique du Congo souffre d’avoir été trahie par ses dirigeants, devenez un Congolais debout », explique Cédric Mala, le Coordonnateur dudit mouvement citoyen.
Pourquoi le mouvement citoyen « Les Congolais Debout » ? « L’objectif est de créer un mouvement non-violent capable de conscientiser les Congolais, souligne Cédric Mala. A terme, nous organiserons des manifestations pacifiques et des sit-in à Kinshasa. Le mouvement a mis en ligne une plateforme pour accueillir des adhésions ». Pour ce faire, le mouvement compte sur la maîtrise de nouvelles technologies et du marketing en ligne.
L’union fait la force
Pour capitaliser les chances par rapport aux objectifs assignés à son mouvement, Sindika Dokolo, à travers Cédric Mala, indique que « Les Congolais Debout » reste ouvert aux membres de tous les partis politiques et à toutes les organisations de la Société civile. Déjà, il nous revient d’apprendre que le député André-Claudel Lubaya, président de l’UDA, parti membre de la Dynamique de l’Opposition et du Rassemblement, fait partie du mouvement « Les Congolais Debout ».
Selon des sources, plusieurs acteurs politiques, jugeant jusque-là non fructueuses les stratégies de combat arrêtées par les différentes plates-formes de l’Opposition, seraient sur le point de rejoindre la nouvelle structure fondée par le mari d’Isabel Santos, la fille du président angolais, présentée comme la femme la plus riche de l’Afrique.
Avant la mise en place de son propre mouvement, Sindika Dokolo ne ménageait aucun effort pour soutenir les actions menées par les mouvements citoyens, à savoir : Lucha, Filimbi. Après le Rassop, le régime de Kinshasa compte, désormais, un autre adversaire… de taille, nommé « Les Congolais Debout ».
Thomas Nabor