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Il a marqué son passage au cours d’une tournée effectuée dans une dizaine d’établissements scolaires à Kinshasa. L’artiste Israël Tshimpamba, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est distingué avec la présentation d’un spectacle intitulé : « Au moins nous ne serons pas seuls en enfer » de l’auteur guinéen Hakim Bah. Il est attendu pour le même exercice ces 24 et 25 février dans la commune de Limete et Lingwala.
C’est un texte contemporain qui raconte la mort d’un dictateur corrompu, mais dont l’affaire n’avait pas aussitôt été révélée au public, par peur de représailles. Mais après s’être rendu compte que quelle que soit la beauté du cadavre, il est appelé à pourrir, le secret a fini par être dévoilé. Comme toujours chez Israël Tshimpamba, tout commence par une histoire en apparence banale et un dispositif minimal. Mais cette fois, le metteur en scène de Cyrano à Kinshasa change d’échelle. Il s’attaque à un texte contemporain qui évoque la mort d’un dictateur corrompu. Après plusieurs années au pouvoir, le despote que tout le monde savait malade depuis plusieurs années n’est plus apparu en publique. Certains disent qu’il est mort, d’autres qu’il est en voyage officiel. Alors, l’incertitude et la peur de l’inconnu nourrissent la rumeur. Tout le monde évoque le décès du dictateur sauf les officiels car admettre la mort du Chef, c’est le trahir. C’est aussi vouloir prendre sa place, c’est devenir opposant, c’est se tirer une balle dans le pied. Donc, même mort, le Président reste vivant et Président. Et, dans son entourage, personne n’ose évoquer sa succession au risque de perdre sa place dans cette affaire.
Mais, que s’est-il réellement passé ?
Très rapidement, la réalité se brouille et dérape, dans cette histoire digne d’un Kafka congolais. C’est ainsi que l’entourage du Président tente désespérément de savoir si le Président est mortel. Pour ce faire, la vérité semble s’éloigner au fur et à mesure qu’on essaie de s’en approcher. Car, toutes les hypothèses étant envisagées et laissent le champ à un certain humour noir : « comment un président peut-il mourir ? Comment un Président peut-il n’est plus être Président ? » Du symbole parfait de l’aliénation de l’élite politique africaine, comme instrument de la transgression et de la liberté… quelle que soit la beauté du cadavre, il est appelé à pourrir. Il ne sert à rien de le garder. Il n’y a plus aucun intérêt à continuer à le cacher. Finalement, ils sont servis toutes ses années et cela devrait vous suffire. Il suffit de sortir le cadavre et le donner à la foule pour la calmer.
Judith Asina