Décidément, le ministre de l’Urbanisme et Habitat et ancien cadre de l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC) tient à passer pour un grand amuseur de la galerie. Après ses propos sur le célibat du cardinal Monsengwo, ce cadre de la MP réclame désormais 6 millions de dollars à Modeste Bahati, son ancienne autorité morale. Un acte qui parait ubuesque aux yeux de plusieurs congolais, notamment des politiques.
Après le constat de son auto-exclusion du parti de Modeste Bahati Lukwebo (AFDC), Joseph Kokonyangi a adressé une lettre à l’autorité morale de ce parti. Correspondance dans laquelle il réclame une somme de 6 millions de dollars de « dommages et intérêts », « après tant d’efforts et tant de sacrifices consentis pour l’implantation de ce patrimoine commun à travers toute la République en général et au Maniema en particulier… ». Kokonyangi dit, en outre, avoir saisi son avocat quant à ce. Une lettre qui a fait rire plus d’un Congolais sur la Toile.
Aussi bien dans son fond que dans sa forme, la lettre de ce membre du gouvernement a été critiquée par plusieurs Congolais sur les réseaux sociaux. Certains médias n’ont pas hésité d’épingler sa négligence dans la rédaction de sa correspondance. « Si cette lettre ose parvenir à Modeste Bahati, Maurice Grevisse va retourner dans sa tombe », peut-on lire dans un média en ligne.
Kokonyangi « fait rire les vaches »
Le contenu de sa lettre a été profondément critiqué, notamment à cause de fautes d’orthographe qui ont émaillé la missive. Lui qui a pourtant étonnement signé sa lettre comme « Honorable » et « Prof ». Et du coup, la Toile s’est enflammée ! « Humour et divertissement. 2 artistes comédiens célèbres : Koko dia Nzombo et Kokonyangi. Le premier, mesuré, amuse les hommes tandis que le second fait rire les vaches », a écrit André-Claudel Lubaya sur son compte Twitter, publiant notamment la photo de Joseph Kokonyangi à côté du premier comédien cité, mais aussi la copie de sa lettre controversée adressée à Modeste Bahati Lukwebo.
Peu avant le buzz suscité par sa lettre, ce secrétaire général adjoint de la Majorité présentielle s’était livré à des multiples déclarations non sans ambiguïté. Notamment sur l’impossibilité du cardinal Laurent Monsengwo Pasinya de postuler à la présidentielle parce que ce dernier, selon lui, n’a « ni femme » « ni enfant » pour prétendre être Président de la République. Pourtant, l’archevêque métropolitain n’a fait aucune déclaration allant dans le sens de déposer une candidature à la magistrature suprême, hormis la pétition initiée par des organisations laïques pour solliciter une candidature du prélat. « S’il [Monsengwo] refuse, ce serait la non-assistance à un peuple en danger », insistait un des meneurs de la pétition.
Personnalité sulfureuse
Depuis sa propulsion au-devant de la scène, le ministre de l’Urbanisme et Habitat en profite pour livrer des scènes. L’on se souvient d’un autre buzz qu’il avait créé en tentant de spolier un site maraicher dans la périphérie de Kinshasa, prétextant vouloir le donner aux députés nationaux pour les récompenser. Un don que la plupart des députés, toute tendance confondue, ont ignoré. Cela, au point de susciter la réaction négative du Bureau de l’Assemblée nationale qui a signifié au fameux ministre que la chambre basse n’était pas au courant d’une quelconque demande des députés dans ce sens. Depuis ses distances avec son désormais ancien parti (AFDC), Kokonyangi excelle dans les frasques, aussi bien dans les médias que dans la conduite de son ministère.
CN