La clôture de la troisième promotion de l’Ecole nationale d’administration (ENA), baptisée « promotion Okapi », s’est effectuée, le samedi 9 septembre 2017 à l’Hôtel du Gouvernement de Kinshasa. Dans la politique du rajeunissement de l’Administration publique, Michel Bongongo, ministre d’Etat en charge de la Fonction Publique a signé un arrêté portant l’admission de ces nouveaux lauréats sous-statuts. Et, leur affectation au sein des services publics intéressés, en collaboration avec les Secrétaires généraux concernés, seront signées incessamment.
Au nom du Premier Ministre, Azarias Ruberwa, ministre d’Etat en charge de la décentralisation, a présidé cette cérémonie où une centaine des diplômés de cette troisième promotion a fini la formation. En vue de concrétiser l’ambition du Gouvernement et de marquer sa détermination à mettre en place une administration publique d’excellence, Michel Bongongo a également signé l’arrêté portant admission et intégration dans le corps des administrateurs civils. Cela, conformément au décret n°15/037 du 14 décembre 2015 portant création et statut particulier du corps des administrateurs civils de la RDC, et du décret n°15/038 du 14 décembre 2015 portant fixation des rémunérations et autres avantages en faveur des administrateurs civils, des finalistes de la première, deuxième et troisième promotions.
S’adressant aux lauréats, il a indiqué qu’ils sont des acteurs de la réforme de l’administration publique et sont investis d’une mission de travailler durement, avec intégrité, patriotisme et compétence pour le développement du pays, surtout, dans le respect des normes éthiques et déontologiques. Aussi, seront-ils suivis dans leurs carrières et soumis à la rigueur de la loi et des textes réglementaires dans l’exercice de leurs fonctions. « Le pays a suffisamment investi en vous et compte sur vous pour contribuer au redressement de son administration, épine dorsale du développement socio-économique de toute nation », a déclaré Michel Bongongo.
Etant donné que la capacité actuelle de l’ENA de résorber les besoins liés aux besoins énormes au sein de l’administration publique reste limitée, le Gouvernement venait d’octroyer une concession de près de 9 hectares dans la commune Maluku. Dans cet espace, sera érigé le campus de cette école d’excellence. D’ailleurs, les études architecturales sont déjà réalisées avec l’appui financier de la Banque africaine de développement (BAD). Et la maquette dudit campus est déjà disponible depuis le mois de janvier de l’année en cours.
Vœux de l’ENA
Le DG ai de l’ENA a signalé que cette cérémonie représente le point culminant d’un cheminement de douze longs mois avec des formateurs talentueux sélectionnés pour lancer ces lauréats dans ce qu’il considère comme le début d’une nouvelle étape dans leur carrière. C’est-à-dire, celle d’entrer dans l’administration publique à la disposition de leur employeur principal qui réserve soit une réorientation de carrière, ou la poursuite au sein du Ministère.
Une chose est certaine, chacun n’est plus la même personne au vue de la formation suivie. A cet effet, ils ont appris à mieux décoller, à former leur propre pensée critique, dans le respect d’opinion et à définir les valeurs notamment dans l’intégrité et l’excellence. « Allez, faites de tous les cadres de notre administration publique, des disciples de changement de mentalité que nous avons fréquenté ici. L’école attend entendre des échos positifs de votre part sur terrain », a-t-il suggéré aux lauréats.
Aux formateurs et membres de la communauté de l’ENA RDC, cette cérémonie marque le moment où est apprécié, avec grande fierté, l’accomplissement de la mission qui consiste à avoir contribué à former les futures cadres de l’administration publique.
Aux nouveaux élèves qui accèdent dorénavant à la dignité seigneuriale, le DG précise que l’ENA essaie de faire perdre dans leurs esprits l’idée que l’administration de la RDC n’a que des antivaleurs. « Nous sommes une administration de qualité. Ce sont des personnes malveillantes qui peuvent l’assombrir », souligne-t-il. Aussi sont-ils accueillis à bras ouverts dans cette machine à transformer les jeunes pour les préparer à changer notre société. Pour preuve, sur plus de 10.000 candidats, rien qu’une une centaine a réussi au concours dans le but de servir la nation avec intégrité, abnégation et probité morale. Mais tout ne sera pas que rose, puisque des difficultés seront aussi au rendez-vous. Ce qui compte, c’est de surmonter les défis et d’en faire des atouts.
A la nation et ses dirigeants, il prie d’utiliser ces jeunes cadres à bon escients dans le souci de commencer, lentement mais surement, à résoudre certains problèmes de l’administration publique. Aux cadres de l’Administration publique, il y a des intérêts à s’associer à toutes ces deux catégories, car l’Administration en sortira ragaillardie.
Satisfecit des lauréats
Bénie Leba, licenciée en science de l’économie de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) et lauréate de la promotion Okapi, s’est dite très redevable envers la République qui l’a formée. Elle promet de mettre en œuvre toutes les compétences, c’est-à-dire les théories apprises, combinées avec la pratique sur terrain, en vue de rendre au mieux de capacité le service à l’Etat.
Elle rassure tout de même que c’était une formation très intense, entendu que le travail se faisait du lundi au samedi de 8 heures à 17 heures et il fallait s’adapter.
Jean-Claude Ndjibu, de son côté, a relevé que la formation à l’ENA s’est concentrée sur quatre modules de formation teintée d’un stage professionnel, qu’il a effectué à Madagascar. L’expérience acquise tout au long de cette formation servira, d’une part d’un modèle à l’Administration congolaise de pouvoir se perfectionner davantage, et d’autre part, de rayonner sur l’échelle internationale, selon les standards des administrations publiques.
Aux nouveaux élèves, il conseille le sérieux, la compétence, l’intégrité, l’amour de valeur. « C’est tout ce qui importe pour reformer les choses et les changer dans notre pays. Cela reflète même la devise de l’ENA, qui est de servir l’Etat avec intégrité, compétence et patriotisme. Le dévouement serait déterminant pour atteindre les objectifs de notre réforme », conclut-il.
Judith Asina